VO / EDWARD ADITI
Il y a un an, John Dramani Mahama faisait son retour à la tête du Ghana. Les Ghanéens sont-ils, pour l’instant, satisfaits de sa première année de mandat ?
Oui, c’est le ressenti de nombreux Ghanéens. Ils ont l’impression que l’actuel président du Ghana, John Dramani Mahama, a déjà fait un meilleur travail, même si ce n’est que sa première année, que le précédent gouvernement ne l’a fait durant sa dernière année, voire pendant l’ensemble de ses huit années au pouvoir.
Qu’est-ce qui a changé par rapport au précédent mandat ? Le précédent président était Nana Akufo-Addo.
Oui, les différences sont nombreuses, et l’économie en fait partie. Quand Akufo-Addo était président, l’inflation était assez élevée : elle avait atteint 38,1 % en septembre 2023. Il avait promis de la ramener à 15 % d’ici la fin de 2024, mais cela ne s’est pas réalisé, car au moment où Mahama a pris ses fonctions en janvier de cette année, l’inflation était à 28,30 %. Et en juin de cette même année, elle avait chuté à 13,70 %.
Ensuite, concernant le taux de change, quand Akufo-Addo était encore au pouvoir, un dollar s’échangeait autour de 17 cédis ghanéens. Autrement dit, il fallait 17 cédis pour obtenir 1 dollar américain. C’était encore le cas juste avant qu’il quitte ses fonctions. Mais aujourd’hui, le taux mensuel tourne autour de 1 dollar pour 11 cédis ghanéens.
Nous reviendrons plus tard sur l’aspect économique… John Dramani Mahama a centré sa campagne sur la lutte contre la corruption et la réforme des institutions de l’État. Depuis son arrivée au pouvoir, plusieurs actions fortes ont été menées : la révocation de la présidente de la Cour suprême, l’arrestation d’un député de l’opposition accusé d'extraction minière illégale, ainsi que des mesures disciplinaires contre des dizaines de hauts responsables.Ces arrestations et révocations traduisent-elles un véritable changement structurel, ou s’agit-il surtout d’actions très médiatisées destinées à donner l’exemple ?
Eh bien, la révocation de la présidente de la Cour suprême a été déclenchée par des pétitions déposées par des citoyens, portant sur des accusations de mauvaise conduite ou d’actes de corruption de sa part. Et cette révocation n’a pas été faite à la légère : un comité a été créé pour examiner ces pétitions, et son verdict a été que la cheffe de la Justice devait être démise de ses fonctions. Le président n’a fait qu’entériner cette décision.
Ensuite, même avant que le président Mahama ne prenne ses fonctions, il avait déjà été mis en place ce qu’on appelle l’ORA, l’« Operation Recover All Loots » (Opération de récupération de tous les biens détournés). Il y avait de nombreuses accusations selon lesquelles des responsables de l’ancien gouvernement auraient détourné des biens publics à leur profit. Ainsi, après sa victoire à l’élection de l’an dernier, Mahama a lancé l’ORA. Et une fois au pouvoir, il a rendu cette unité pleinement opérationnelle, en nommant une équipe ORA et en lui donnant un mandat clair.
Depuis, cette équipe a parcouru les 16 régions du pays pour récupérer les biens signalés comme ayant été détournés par des responsables de l’ancien régime. C’est donc un engagement concret que les Ghanéens peuvent constater : Mahama montre qu’il veut faire en sorte que tout ce qui a été pris soit restitué à l’État.
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