Les élections législatives en Éthiopie auront lieu le 1er juin 2026, a annoncé mardi 10 décembre la commission électorale, alors que le pays reste secoué par des conflits dans le nord et dans ses régions les plus peuplées. Fin octobre, le Premier ministre Abiy Ahmed assurait que "le gouvernement a la capacité et la volonté nécessaires pour mener à bien ces élections", promettant les scrutins "les mieux organisés" de l’histoire du pays.
Nord sous tension et foyers de violence
Le nord connaît un regain de tensions entre le Tigré et l’Afar, compromettant l’accord de paix conclu après la guerre civile de novembre 2020 à novembre 2022. Le conflit a fait 600 000 morts selon l’Union africaine, et l’ONU recense encore un million de déplacés. En Oromia, les forces fédérales affrontent depuis 2018 l’Armée de libération oromo, classée "organisation terroriste". En Amhara, les milices Fano se soulèvent depuis avril 2023 contre le désarmement imposé par Addis-Abeba. De vastes zones échappent toujours au contrôle fédéral.
Financement fragile et recensement absent
Pour Jonah Wedekind, chercheur de l'institut allemand Arnold Bergstraesser "il est important pour le Premier ministre que ces élections aient bien lieu", même si, comme en 2021, une tenue partielle du scrutin reste possible. Le budget électoral a été réduit de 150 à 100 millions de dollars faute d’engagement des bailleurs, selon un diplomate à Addis-Abeba. Le chercheur relève aussi l’absence de recensement depuis 2007, déterminant pourtant la répartition des sièges au Parlement.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.