Diplomatie. Relations France-Afrique : la ministre de la Francophonie Eleonore Caroit salue une "évolution positive"

En visite à Abidjan mardi 2 décembre, pour l'investiture d'Alassane Ouattara, réélu président de la Côte d'Ivoire, la ministre française de la Francophonie Éléonore Caroit a salué "l'évolution positive" des relations entre la France et l'Afrique, jugeant qu'elles entrent dans "une autre phase" attendue également par les sociétés civiles et les gouvernements.

Une relation redéfinie

Représentant la France à l'investiture d'Alassane Ouattara pour un quatrième mandat, Éléonore Caroit assume des relations rompant avec la Françafrique. Cette nouvelle approche, tournée vers la jeunesse et des partenariats élargis hors des zones d'influence historiques, se veut plus transparente et répond, selon elle, à une demande partagée par les pays africains.

La ministre a visité plusieurs chantiers majeurs, dont celui du métro d'Abidjan construit par un consortium français, et rencontré des acteurs de la société civile. "Tout le monde a salué ici la vitalité de la relation", a-t-elle affirmé, y voyant la preuve d'une transformation durable et "positive".

Positions diplomatiques assumées

Interrogée sur les critiques visant une condamnation variable des coups de force en Afrique, Éléonore Caroit a défendu la cohérence de la position française. "En Côte d'Ivoire, nous avons demandé des élections inclusives. À Madagascar, on demande qu'un processus électoral soit mis en place le plus rapidement possible", a-t-elle souligné.

Elle a toutefois admis que la coopération avec certains pays ne pouvait plus se poursuivre : "On ne peut plus continuer nos partenariats parce qu'il y a eu un changement de régime non démocratique et parce qu'ils nous demandent de ne plus être là. On assume et on arrête cette coopération", a-t-elle déclaré en référence aux juntes du Burkina Faso, du Mali et du Niger.

Éléonore Caroit a conclu en insistant sur l'importance de maintenir un lien durable : "Il y a mille façons de se parler et l'essentiel est de continuer à être présent en Afrique, parce qu'on a une histoire et surtout un avenir avec ces jeunesses africaines extrêmement dynamiques."