Le général congolais rebelle Bosco Ntaganda, qui s'est livré lundi à l'ambassade des Etats-Unis au Rwanda, sera transféré à la Haye "dans les deux jours", a déclaré mercredi à Paris la procureur de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda.
"Nous travaillons étroitement avec ceux qui peuvent faciliter son transfert dans le délai le plus court possible", a déclaré Mme Bensouda au cours d'une conférence, estimant que Ntaganda serait à La Haye "dans les deux jours".Bosco Ntaganda, surnommé "Terminator", est notamment accusé par la CPI de divers crimes de guerre et contre l'humanité, commis entre septembre 2002 et septembre 2003 dans l'Ituri (nord-est de la RDC).
"Une fois qu'il sera transféré à la Haye il y aura une première comparution.Les juges fixeront une date pour la confirmation des chefs d'inculpation.D'après mon expérience cela peut prendre trois mois", a-t-elle poursuivi.
Des envoyés de la CPI sont partis pour le Rwanda, afin d'y récupérer Bosco Ntaganda à Kigali, avait annoncé auparavant mercredi un haut diplomate américain.
"Des responsables de la CPI sont, à l'heure où nous parlons, en route vers Kigali", a déclaré à la presse, par téléconférence depuis Washington, Johnnie Carson, le responsable de l'Afrique au Département d'Etat américain.
"Le calendrier est fluctuant mais il est clair qu'il faut agir rapidement" et "les prochaines 48 heures seront cruciales", avait-il poursuivi
Outre ses crimes en Ituri, les ONG accusent Ntaganda 'être responsable de crimes dans la province orientale du Nord-Kivu, où il était présumé diriger dernièrement la rébellion du M23, mise sur pied au printemps 2012, et qui a explosé en deux sessions rivales fin février.
Il a traversé la frontière rwandaise dimanche, avec ses hommes mis en déroute par la faction ennemie.
Après avoir rejoint la capitale rwandaise, à 150 km de là, il s'est, selon Washington, présenté à l'ambassade américaine et a demandé à être remis à la CPI.
"Le responsable américain a appelé les autorités rwandaises - dont M. Ntaganda est soupçonné d'avoir été longtemps une créature - de ne pas interférer dans le transfert du chef rebelle vers l'aéroport en vue de son départ pour la CPI.
Soulignant que les "modalités pratiques" du transport de M. Ntaganda de l'ambassade à l'aéroport restaient à définir, il a néanmoins assuré que les "contacts" avec Kigali avaient été "ouverts et bons".
Selon M. Carson, la remise de Bosco Ntaganda à la CPI enverra "un signal clair" aux autres chefs rebelles et permettra de pacifier l'est de la RDC.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.