Après plusieurs mois de manifestations qui ont poussé en avril l'armée à destituer le président Omar el-Béchir, le Soudan est le théâtre d'un bras de fer entre le Conseil militaire et les chefs de la contestation qui exigent le transfert du pouvoir aux civils.Dimanche, le porte-parole du Conseil militaire a assuré qu'un plan de transition préparé par l'Ethiopie était "différent" d'une autre initiative présentée par l'Union africaine (UA), sans évoquer les détails des deux documents.Des propos ont été réfutés lundi par l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), chef de fil de la contestation."Les initiatives (de l'UA et l'Ethiopie) ont été unifiées il y a un moment déjà, et ont été présentées à toutes les parties en même temps", a martelé lundi en conférence de presse Ismaïl al-Taj, un responsable de l'ALC."Les envoyés éthiopien et de l'UA ont rencontré dimanche les dirigeants de l'ALC pour discuter de cette initiative unifiée", a-t-il ajouté.L'Union Africaine a suspendu le Soudan de l'organisation quelques jours après la dispersion du sit-in. Ni l'Ethiopie ni l'UA ne se sont prononcées sur les déclarations du Conseil militaire.Les représentants de la contestation ont accepté samedi la proposition du médiateur éthiopien, consultée par l'AFP et qui prévoit pour diriger la transition une instance constituée de huit civils et sept militaires.Sur les huit civils, sept seraient issus de l'ALC, tandis que le dernier serait choisi par les deux camps.Cette instance sera présidée par un des militaires pendant 18 mois, avant qu'un civil de l'ALC ne prenne la relève, d'après le texte consulté par l'AFP.Avant la rupture des pourparlers en mai, les deux parties s'étaient mises d'accord sur une période de transition de trois ans.Ils avaient également convenu d'un Parlement de transition occupé aux deux tiers par l'ALC. Ces derniers jours, le Conseil militaire a critiqué ce partage.La tension est montée d'un cran depuis le 3 juin et la dispersion meurtrière d'un sit-in de manifestants devant le QG de l'armée.Au moins 128 personnes ont été tuées dans l'opération et la répression qui s'est poursuivie les jours suivants, selon des médecins proches de la contestation.Les autorités ont évoqué un bilan de 61 morts. Le Conseil militaire a assuré ne pas avoir ordonné la dispersion.Le lendemain de la dispersion, il avait annoncé l'annulation de toutes les mesures sur lesquelles les deux camps s'étaient mis d'accord.
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