Algérie: le ministre de la Communication limogé
Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a limogé le ministre de la Communication mardi soir, peu après la diffusion par un média privé d'une information, démentie par les autorités, sur l'expulsion de l'ambassadeur des Emirats à Alger pour une affaire d'espionnage.
21 juin 2023 à 19h06 par AFP
Le limogeage du ministre, Mohamed Bouslimani, en poste depuis novembre 2021, a été annoncé tard mardi par un communiqué de la présidence qui n'a pas expliqué les raisons de cette décision. Elle est toutefois intervenue peu de temps après la publication par le site de la chaîne privée Ennahar d'une information annonçant l'expulsion imminente de l'ambassadeur des Emirats arabes unis à Alger après l'"arrestation de quatre espions émiratis qui opéraient pour le compte du Mossad, le service de renseignement extérieur israélien." Les Emirats, tout comme le Maroc, rival régional de l'Algérie, font partie des pays arabes qui ont normalisé leur relations avec Israël à partir de 2020 dans le cadre des accords dits d'Abraham, sous l'impulsion des Etats-Unis. L'Algérie, farouche soutien des Palestiniens, voit ce rapprochement d'un mauvais oeil. L'information sur l'expulsion de l'ambassadeur émirati, largement relayée sur les réseaux sociaux, a été retirée du site à la suite d'un démenti catégorique du ministère des Affaires étrangères algérien. "Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères rejette en bloc les informations, dénuées de tout fondement, relayées sur les réseaux sociaux et par certains médias, selon lesquelles le ministère aurait sommé l'ambassadeur émirati de quitter le territoire national et réaffirme que ces informations sont fausses et infondées et que les communiqués du ministère sont la seule source d'information", a indiqué le ministère dans un communiqué. L'Autorité de régulation de l'audiovisuel en Algérie (ARAV) a annoncé mercredi dans un communiqué avoir convoqué les responsables de la chaîne Ennahar "pour qu'ils présentent des explications" au sujet de leur information démentie par les autorités.