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Berlin expulse l'ambassadrice tchadienne, après l'expulsion de son ambassadeur du Tchad

L'ambassadrice du Tchad a été convoquée mardi à Berlin et priée de quitter l'Allemagne d'ici 48 heures, après l'expulsion de l'ambassadeur allemand du Tchad, a indiqué le ministère allemand des Affaires étrangères sur twitter.

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11 avril 2023 à 16h36 par AFP

"En réaction à l'expulsion injustifiée de notre ambassadeur au Tchad, nous avons convoqué aujourd'hui l'ambassadrice tchadienne à Berlin, Mariam Ali Moussa, et l'avons priée de quitter l'Allemagne sous les prochaines 48 heures" écrit le ministère allemand dans un tweet. "Nous regrettons de devoir en arriver là", ajoute-t-il. Le gouvernement tchadien avait annoncé tard dans la soirée de vendredi l'expulsion de l'ambassadeur allemand "pour attitude discourtoise" et "non-respect des usages diplomatiques". Il n'avait pas donné de détails sur les faits reprochés. Jan Christian Gordon Kricke était ambassadeur au Tchad depuis juillet 2021, après avoir occupé des fonctions similaires au Niger, en Angola et aux Philippines. Il avait également été représentant spécial de l'Allemagne pour le Sahel. Une source gouvernementale tchadienne avait affirmé à l'AFP sous couvert d'anonymat que les autorités reprochaient notamment au diplomate de "trop s'immiscer" dans la "gouvernance du pays", ainsi que "des propos tendant à diviser les tchadiens". Dans son tweet, le ministère allemand des Affaires étrangères a estimé que "l'ambassadeur Kricke avait exercé ses fonctions de façon exemplaire et s'était engagé pour les droits de l'Homme et la transition rapide vers un gouvernement civil au Tchad". "L'ambassade d'Allemagne au Tchad va poursuivre cet engagement avec nos partenaires sur place", a-t-il écrit. Le général Mahamat Idriss Déby Itno est arrivé à la tête du Tchad en avril 2021, à l'annonce de la mort de son père, Idriss Déby Itno, tué au front contre des rebelles après avoir dirigé ce vaste pays sahélien 30 années durant. Mahamat Déby avait alors promis aux Tchadiens et à la communauté internationale de rendre le pouvoir aux civils par des "élections libres et démocratiques", et de ne pas briguer la présidence. En octobre, un dialogue national boycotté par une très grande partie de l'opposition et de la société civile qui dénoncent une "succession dynastique", avait désigné M. Déby président d'une "transition" prolongée de deux ans vers des élections "transparentes". L'ambassade d'Allemagne s'était jointe à celle de France, d'Espagne et des Pays-Bas notamment, ainsi que de l'UE, pour dire sa "préoccupation" après la prolongation de la transition et la possibilité pour M. Déby de briguer la présidence.