Des centaines de Soudanais dans la rue pour défendre un plan soutenu par l'armée
Des centaines de Soudanais manifestent dimanche en soutien au plan de sortie de crise d'un dignitaire soufi que le général Abdel Fattah al-Burhane, auteur du putsch d'octobre, a dit accepter, ont constaté des journalistes de l'AFP.
14 août 2022 à 15h51 par AFP
Depuis samedi, le célèbre chef religieux soufi Al-Tayeb al-Jed réunit à Khartoum des personnalités pour les rallier à une feuille de route censée relancer la transition démocratique, brutalement arrêtée avec le coup d'Etat du général Burhane le 25 octobre 2021. Son "appel du peuple du Soudan" a déjà obtenu fin juillet le soutien du chef de facto du pays. "C'est un appel au consensus national et on espère qu'il mettra fin aux crises au Soudan", se félicite Hozaifa Mohammed, l'un des manifestants. "Cette initiative vise à faire cesser les conflits" et "réunit les différentes parties du Soudan, dont les soufis, les groupes armés et les autres", renchérit un autre, Othmane Abderrahmane. Samedi, M. Jed avait assuré avoir réuni 120 représentants de partis, de confréries et de tribus pour discuter de son plan qui veut ramener "la paix et la sécurité", en finir avec la crise économique et garantir que les élections promises pour l'été 2023 se déroulent "dans l'intégrité". Il a appelé les Soudanais à "se réunir en soutien" à l'armée, tendant la main aux factions "opposées" ou ayant des "réserves". Car depuis que le général Burhane a proposé début juillet de s'effacer pour laisser place à un gouvernement civil, le principal bloc civil du Soudan, les Forces pour la liberté et le changement (FLC) limogées lors du putsch, dénoncent une "tactique" et refusent de négocier. Les partisans d'un pouvoir civil, eux, manifestent chaque semaine malgré la répression qui a fait 116 morts et des milliers de blessés, selon des médecins. Dimanche une nouvelle fois, le général Burhane a appelé l'ensemble des acteurs soudanais à travailler ensemble "pour relancer la transition en vue des élections".