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Burundi: le recours de l'opposition rejeté, Ndayishimiye proclamé président élu

La Cour constitutionnelle du Burundi a rejeté jeudi le recours du principal parti d'opposition contre le résultat de l'élection présidentielle du 20 mai, et proclamé président élu le candidat du pouvoir, Évariste Ndayishimiye.

Les recours du chef du Conseil national pour la libert&eacute; (CNL), Agathon Rwasa, contre les r&eacute;sultats des &eacute;lections pr&eacute;sidentielle, l&eacute;gislatives et communales, sont "nuls et de nul effet", a annonc&eacute; l'un des sept juges de la Cour constitutionnelle.&nbsp;
Celle-ci a ensuite valid&eacute; les r&eacute;sultats d&eacute;finitifs donnant le candidat du parti au pouvoir (CNDD-FDD), le g&eacute;n&eacute;ral Ndayishimiye, vainqueur de la pr&eacute;sidentielle avec 68,70% des voix, devant M. Rwasa (24,18%) et le candidat de l'Union pour le progr&egrave;s national (Uprona), Gaston Sindimwo (1,63%).
&Eacute;variste Ndayishimiye, 52 ans, sera investi en ao&ucirc;t pour un mandat de sept ans renouvelable une fois.Il succ&eacute;dera ainsi &agrave; Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, qui ne se repr&eacute;sentait pas et l'avait adoub&eacute; comme son "h&eacute;ritier".
La Cour constitutionnelle a estim&eacute; que le CNL, qui contestait les r&eacute;sultats provisoires donn&eacute;s par la Commission &eacute;lectorale, n'avait pas apport&eacute; de preuves suffisantes &agrave; l'appui de son argumentation.
"On ne s'attendait pas &agrave; un miracle, malgr&eacute; les preuves de fraudes massives et de nombreuses irr&eacute;gularit&eacute;s que nous avons pr&eacute;sent&eacute;es &agrave; la Cour et malgr&eacute; le rapport de l&rsquo;&Eacute;glise catholique.On n'est pas surpris, car la justice n'est pas ind&eacute;pendante au Burundi", a d&eacute;clar&eacute; &agrave; l'AFP le secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral du CNL, Simon Bizimungu.
La secr&eacute;taire nationale en charge de la Communication du CNDD-FDD, Nancy Ninette Mutoni, s'est pour sa part f&eacute;licit&eacute;e sur Twitter du taux de participation de 87,71%, y voyant "un jour historique pour la d&eacute;mocratie au Burundi".
Le CNL avait d&eacute;nonc&eacute; une "mascarade &eacute;lectorale", dressant la longue liste des irr&eacute;gularit&eacute;s commises selon lui par le pouvoir, qui aurait fait pression sur les assesseurs de l'opposition et les &eacute;lecteurs et multipli&eacute; les fraudes.

- "Beaucoup d'irr&eacute;gularit&eacute;s" -

M. Rwasa avait d&eacute;pos&eacute; ce recours tout en ayant plusieurs fois r&eacute;p&eacute;t&eacute; ne se faire aucune illusion sur l'issue de la proc&eacute;dure, devant la Cour qui avait valid&eacute; la r&eacute;&eacute;lection du pr&eacute;sident Pierre Nkurunziza en 2015.
En 2015, la candidature de M. Nkurunziza &agrave; un troisi&egrave;me mandat controvers&eacute; avait plong&eacute; le pays dans une crise politique majeure, qui a fait au moins 1.200 morts et pouss&eacute; &agrave; l'exode quelque 400.000 Burundais.
De nombreux t&eacute;moins dans tout le pays et des journalistes burundais avaient confirm&eacute; &agrave; l'AFP la validit&eacute; de certaines des accusations du CNL.
L'&Eacute;glise catholique leur avait aussi donn&eacute; du poids en d&eacute;plorant "beaucoup d'irr&eacute;gularit&eacute;s quant &agrave; la libert&eacute; et la transparence du processus &eacute;lectoral".
L'Eglise catholique, premi&egrave;re confession dans ce pays de quelque 11 millions d'habitants, avait d&eacute;ploy&eacute; 2.716 observateurs le jour du scrutin.Aucune mission d'observation &eacute;trang&egrave;re n'avait &eacute;t&eacute; accr&eacute;dit&eacute;e par le gouvernement.
La communaut&eacute; internationale, dont les principaux bailleurs de fonds du Burundi (UE, Belgique, Allemagne...), qui depuis 2015 lui imposent des sanctions, s'est gard&eacute;e de parler de fraudes et a seulement averti qu'elle ne soutiendrait pas "toute partie qui voudrait recourir &agrave; la violence".

- "Climat extr&ecirc;mement r&eacute;pressif" -

Selon une source diplomatique, elle s'accommoderait du g&eacute;n&eacute;ral Ndayishimiye, per&ccedil;u par les observateurs comme moins dogmatique que son pr&eacute;d&eacute;cesseur, et qui avait lanc&eacute; avant l'&eacute;lection quelques signes d'ouverture &agrave; son intention.
Apr&egrave;s la proclamation d&eacute;finitive des r&eacute;sultats des l&eacute;gislatives, le CNDD-FDD obtient 86 si&egrave;ges &agrave; l'Assembl&eacute;e nationale, contre 32 au CNL et 2 &agrave; l'Uprona.La communaut&eacute; twa (&agrave; peine 1% de la population) aura &eacute;galement trois repr&eacute;sentants.
Craignant des incidents, m&ecirc;me si l'&eacute;lection s'est d&eacute;roul&eacute;e dans le calme apr&egrave;s une campagne &eacute;maill&eacute;e de violences et d'arrestations, le pouvoir avait d&eacute;ploy&eacute; jeudi des policiers en tenue anti-&eacute;meute et lourdement arm&eacute;s &agrave; plusieurs carrefours de Bujumbura, selon des t&eacute;moins.
Apr&egrave;s l'&eacute;lection, le CNL avait d&eacute;nonc&eacute; une v&eacute;ritable "chasse &agrave; l'homme" dans tout le pays &agrave; l'&eacute;gard de ses sympathisants.Selon plusieurs t&eacute;moignages recueillis par l'AFP, les Imbonerakure, les membres de la ligue de jeunesse du CNDD-FDD,&nbsp;l'un des bras arm&eacute;s du r&eacute;gime, s'en sont pris en plusieurs endroits du pays aux gens soup&ccedil;onn&eacute;s d'avoir vot&eacute; pour le CNL.
Si certaines de ces exactions ont continu&eacute; ces derniers jours, le CNL reconna&icirc;t qu'elles ont baiss&eacute; l&eacute;g&egrave;rement d'intensit&eacute; apr&egrave;s la saisie le 29 mai de la Cour constitutionnelle.
Human Rights Watch a d&eacute;nonc&eacute; lundi des &eacute;lections tenues "dans un climat extr&ecirc;mement r&eacute;pressif", des informations faisant &eacute;tat "de meurtres, d'arrestations arbitraires, de passages &agrave; tabac et d'actes visant &agrave; intimider les &eacute;lecteurs lors de la campagne".
Ce scrutin avait &eacute;t&eacute; maintenu en d&eacute;pit de l'&eacute;pid&eacute;mie de Covid-19.Le Burundi a officiellement recens&eacute; jusqu'ici 63 cas, pour un d&eacute;c&egrave;s.Mais selon des m&eacute;decins au Burundi, de nombreux cas et d&eacute;c&egrave;s de personnes pr&eacute;sentant les sympt&ocirc;mes du virus ne sont pas comptabilis&eacute;s.

Burundi: le recours de l'opposition rejeté, Ndayishimiye proclamé président élu

La Cour constitutionnelle du Burundi a rejeté jeudi le recours du principal parti d'opposition contre le résultat de l'élection présidentielle du 20 mai, et proclamé président élu le candidat du pouvoir, Évariste Ndayishimiye.

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