DJ LISA LI IN THE MIX- Amapiano session -07/09/2024

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Le 17 décembre, six des principaux groupes armés qui contrôlaient déjà deux tiers de la Centrafrique s'unissaient dans une coalition rebelle contre-nature pour une "grande marche inexorable" sur Bangui, dix jours avant les élections présidentielle et législatives.

Leur but &eacute;tait aussi d'emp&ecirc;cher la r&eacute;&eacute;lection du pr&eacute;sident Faustin Archange Touad&eacute;ra.
Les &eacute;lections ont bien eu lieu le 27 d&eacute;cembre, mais seul un &eacute;lecteur inscrit sur deux a pu avoir l'opportunit&eacute; d'aller voter dans ce pays ravag&eacute; depuis 8 ans par une guerre civile raviv&eacute;e par cette nouvelle offensive.Et M. Touad&eacute;ra a &eacute;t&eacute; d&eacute;clar&eacute; r&eacute;&eacute;lu.
La situation militaire est confuse mais, 20 jours apr&egrave;s le d&eacute;but de leur "offensive", les insurg&eacute;s ont certes largement contribu&eacute; &agrave; d&eacute;cr&eacute;dibiliser le scrutin mais ont peu progress&eacute; vers la capitale.&nbsp;
Voici ce que l'on sait de cette offensive que M. Touad&eacute;ra qualifie de "tentative de coup d'Etat" par son plus grand rival, l'ex-pr&eacute;sident Fran&ccedil;ois Boziz&eacute;.&nbsp;

- Les rebelles: une alliance de circonstance

La Coalition des Patriotes pour le changement (CPC) est une alliance rebelle h&eacute;t&eacute;roclite des six plus puissants parmi 14 groupes arm&eacute;s pourtant signataires d'un accord de paix en 2019, entre eux-m&ecirc;mes et avec le gouvernement.
Mais ils sont surtout d'anciens ennemis jur&eacute;s qui se retrouvent sur un agenda commun, renverser Touad&eacute;ra, sous la banni&egrave;re de &nbsp;Boziz&eacute;.Ce dernier l'a longtemps ni&eacute; avant d'annoncer son "soutien" &agrave; la CPC le jour du vote.
Le noyau de la r&eacute;bellion est form&eacute; par des milices anti-balaka fid&egrave;les &agrave; Boziz&eacute;, alli&eacute;es &agrave; des groupes &agrave; dominante peule et musulmane qui avaient pourtant, au sein de la coalition S&eacute;l&eacute;ka, renvers&eacute; le pr&eacute;sident Boziz&eacute; en 2013, &eacute;v&eacute;nement d&eacute;clencheur de la guerre civile.
Au d&eacute;but du conflit, S&eacute;l&eacute;ka et anti-balakas, principalement animistes et chr&eacute;tiens, avaient plong&eacute; le pays dans un chaos sanglant.En 2015, l'ONU avait accus&eacute; les deux camps de crimes de guerre et contre l'Humanit&eacute;.
Personne ne peut estimer les effectifs de la CPC mais ils ne disposent gu&egrave;re que d'armes l&eacute;g&egrave;res, assurent experts et sources s&eacute;curitaires.

- L'autre camp: des combattants &eacute;trangers aguerris

Face &agrave; eux, Bangui compte sur pr&egrave;s de 12.000 Casques bleus de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) depuis 2014, dont 300 soldats des forces sp&eacute;ciales portugaises.
Mais ceux qui m&egrave;nent le gros des combats, selon les experts et plusieurs t&eacute;moignages, sont des renforts d&eacute;p&ecirc;ch&eacute;s peu apr&egrave;s l'offensive par le Rwanda et la Russie, soutien de poids de M. Touad&eacute;ra.
Kigali et Moscou ont chacun envoy&eacute; "plusieurs centaines" de combattants, selon Bangui."300 instructeurs militaires", a corrig&eacute; Moscou.En r&eacute;alit&eacute; des paramilitaires de la compagnie russe priv&eacute;e Wagner, lourdement arm&eacute;s, selon des sources s&eacute;curitaires.
Pas encore compl&egrave;tement form&eacute;es et priv&eacute;es d'armements lourds par un embargo de l'ONU, les Forces arm&eacute;es centrafricaines (FACA) font, quant &agrave; elles, encore peu le poids face aux rebelles.

- Rumeurs et confusion sur le terrain

Les informations fiables sont rares et pollu&eacute;es par d'innombrables rumeurs.
Une offensive sur Bangui n'est pas compl&egrave;tement exclue mais les rebelles semblent bloqu&eacute;s dans leur progression par des combattants &eacute;trangers aguerris et bien mieux arm&eacute;s qu'eux.Ils ont seulement lanc&eacute; ici et l&agrave; des attaques contre des villes dans lesquelles le pouvoir avait r&eacute;install&eacute; des autorit&eacute;s locales sous la protection de la Minusca.&nbsp;
Ainsi de Bambari, &agrave; 380 km au nord-est de la capitale, prise le 22 d&eacute;cembre et reprise par les Casques bleus le lendemain.Ou de Bangassou, &agrave; 750 km &agrave; l'est de Bangui, dont un groupe arm&eacute; s'est empar&eacute; le 3 janvier.&nbsp;
"On n'a pas not&eacute; d'attaque depuis au moins dix jours", assure aujourd'hui le colonel Abdoulaziz Fall, porte-parole militaire de la Minusca, ajoutant: "Des &eacute;l&eacute;ments arm&eacute;s sont toujours dans la brousse &ccedil;&agrave; et l&agrave; mais nous n'avons pas not&eacute; de mouvement significatif, hormis &agrave; Bangassou".
En dehors de trois Casques bleus burundais tu&eacute;s, il n'y a pas de bilan officiel, mais la CPC admet d&egrave;s le 19 d&eacute;cembre "de nombreuses pertes en vies humaines" dans ses rangs.

- Une longue gu&eacute;rilla &agrave; venir ?

Les rebelles ont adopt&eacute; une "strat&eacute;gie de gu&eacute;rilla", attaquant des villes et se repliant, explique &agrave; l'AFP Roland Marchal, chercheur au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po Paris.&nbsp;
Car si FACA et Minusca exercent un contr&ocirc;le tout relatif sur des grandes villes, les insurg&eacute;s se d&eacute;placent librement dans la brousse et entretiennent l&rsquo;ins&eacute;curit&eacute; sur les axes de ravitaillement et dans les bourgades.Aujourd'hui, les camions ne circulent plus sur l'axe routier crucial pour l'approvisionnement de Bangui depuis le Cameroun.
"C&rsquo;est une guerre qui risque de durer, les rebelles ont un objectif de long terme", analyse Nathalia Dukhan, de l'ONG am&eacute;ricaine The Sentry."Ils mettent la main sur les ressources naturelles, pour &eacute;touffer &eacute;conomiquement les autorit&eacute;s de Bangui, mais aussi pour pouvoir acheter des armes", ajoute-t-elle.

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