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Giscard et l'affaire des "diamants de Bokassa"

L'ancien président français Valéry Giscard d'Estaing, est décédé mercredi, s'était retrouvé en 1979 au centre de l'affaire dite des "diamants de Bokassa", suscitant une polémique embarrassante avant la présidentielle de 1981 qu'il allait perdre.

<blockquote class="twitter-tweet">
Val&eacute;ry <a href="https://twitter.com/hashtag/Giscard?src=hash&amp;ref_src=twsrc%5Etfw">#Giscard</a> d'Estaing est mort "des suites du Covid", selon sa famille <a href="https://twitter.com/hashtag/AFP?src=hash&amp;ref_src=twsrc%5Etfw">#AFP</a> <a href="https://t.co/IrU8He82ra">pic.twitter.com/IrU8He82ra</a>
&mdash; Agence France-Presse (@afpfr) <a href="https://twitter.com/afpfr/status/1334266470495350785?ref_src=twsrc%5Etfw">December 2, 2020</a></blockquote>

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Le 10 octobre 1979, l'hebdomadaire fran&ccedil;ais Le Canard encha&icirc;n&eacute; r&eacute;v&egrave;le que Val&eacute;ry Giscard d'Estaing (VGE), a re&ccedil;u en 1973, alors qu'il &eacute;tait ministre des Finances, une plaquette de trente carats de diamants offerte par le pr&eacute;sident centrafricain Jean Bedel Bokassa. La semaine suivante, Le Canard affirme que la valeur de la plaquette est de 1 million de francs et pr&eacute;cise que d'autres diamants lui ont &eacute;t&eacute; offerts &agrave; l'occasion des ses d&eacute;placements &agrave; Bangui entre 1970 et 1975. Le 27 novembre, le pr&eacute;sident Giscard d'Estaing oppose un "d&eacute;menti cat&eacute;gorique et m&eacute;prisant" aux all&eacute;gations concernant la valeur des cadeaux qu'il aurait re&ccedil;us. "Il faut, dit-il, laisser les choses basses mourir de leur propre poison".
L'hebdomadaire satirique relance l'affaire un an plus tard, le 16 septembre 1980, en publiant un entretien t&eacute;l&eacute;phonique avec l'ancien "empereur" centrafricain Jean Bedel Bokassa, d&eacute;pos&eacute; de son tr&ocirc;ne le 20 septembre 1979. Il affirme "avoir remis &agrave; quatre reprises des diamants au couple pr&eacute;sidentiel". "Vous ne pouvez pas imaginer ce que j'ai remis &agrave; cette famille-l&agrave;", ajoute Bokassa. Le 10 mars 1981, VGE d&eacute;clare &agrave; la t&eacute;l&eacute;vision qu'il "n'y a aucun myst&egrave;re dans l'affaire des diamants" et que "le produit de ces cadeaux a &eacute;t&eacute; vers&eacute; &agrave; des oeuvres humanitaires centrafricaines". Il pr&eacute;cise que les diamants ont &eacute;t&eacute; vendus "au profit de la Croix rouge centrafricaine, d'une maternit&eacute;, d'une pouponni&egrave;re et d'une mission".
Selon l'hebdomadaire Le Point du 22 mars 1981, qui a consult&eacute; la comptabilit&eacute; des cadeaux officiels &agrave; l'&Eacute;lys&eacute;e, les diamants ont &eacute;t&eacute; vendus pour une somme de 114.977 francs remise &agrave; des oeuvres de bienfaisance centrafricaines.
Dans une interview au Washington Post du 8 mai 1981, l'empereur d&eacute;chu r&eacute;affirme avoir offert des diamants &agrave; VGE, en pr&eacute;sence de t&eacute;moins, &agrave; quatre occasions en huit ans. Contrairement aux indications du pr&eacute;sident fran&ccedil;ais, pour qui les diamants re&ccedil;us n'&eacute;taient que de petites pierres, Bokassa affirme lui avoir offert des diamants de 10 &agrave; 20 carats. Il soutient &eacute;galement avoir offert &agrave; la famille Giscard d'Estaing, dont deux cousins, plus de diamants qu'&agrave; n'importe qui d'autre. "Je les ai g&acirc;t&eacute;s", d&eacute;clare-t-il, ajoutant : "ils sont pourris". Bokassa reconna&icirc;t accorder cette interview, &agrave; la veille du second tour de l'&eacute;lection pr&eacute;sidentielle, dans le but d'emp&ecirc;cher la r&eacute;&eacute;lection du pr&eacute;sident centriste VGE. "Je r&egrave;gle mes comptes avec ceux qui ont provoqu&eacute; ma chute", termine-t-il. Le 10 mai, le socialiste Fran&ccedil;ois Mitterrand remporte l'&eacute;lection pr&eacute;sidentielle en France.

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