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Tanzanie: 20 Massaï comparaissent devant la justice après la mort d'un policier

Une vingtaine de Massaï ont comparu jeudi devant un tribunal tanzanien après avoir été inculpés pour le meurtre d'un policier lors d'une manifestation contre un programme de relocalisation visant à protéger la faune de la célèbre réserve naturelle de Ngorongoro.

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30 juin 2022 à 18h21 par AFP

La salle du tribunal d'Arusha était bondée de Massaï pour cette audience, au cours de laquelle les procureurs ont fait passer le nombre des accusés de 20 à 25. Les procureurs ont également modifié les charges pesant contre eux pour inclure à la fois les crimes de meurtre et de complot. Le procès a été reporté au 14 juillet alors que l'enquête se poursuit. "Tous les suspects ont conspiré pour tuer des policiers et d'autres agents du gouvernement qui étaient impliqués dans le marquage de la zone protégée dans le district de Ngorongoro", a déclaré l'avocat de l'Etat, Upendo Shemkole, devant le tribunal d'Arusha. Des heurts ont opposé à Loliondo, à 125 kilomètres au nord de Ngorongoro, des policiers et des Massaï qui s'opposaient à la pose de "balises" séparant zones d'habitat humain et d'animaux sauvages, le 10 juin dernier. Un policier a été tué dans ces incidents selon les autorités et des experts de l'ONU. Ces derniers ont également fait état de 30 blessés après des tirs à balles réelles des forces de sécurité. Les Massaï ont accusé le gouvernement de tenter de les forcer à quitter leurs terres pour organiser des safaris et des parties de chasse. Le gouvernement affirme vouloir protéger de toute activité humaine 1.500 km2 sur les 4.000 km2 de cette zone proche du parc du Serengeti. De premières familles de Massaï ont quitté la réserve de Ngorongoro, dans le cadre de ce programme de relocalisation volontaire, qui est qualifié d'"expulsions" par des militants des droits de l'homme. Les Massaï vivent depuis plus d'un siècle dans le cratère de Ngorongoro, site classé au patrimoine mondial de l'Unesco situé dans le nord de la Tanzanie. Mais les autorités estiment que leur population croissante est devenue une menace pour la faune sauvage et ont lancé un programme de relocalisation volontaire. Dans un communiqué récent, des experts de l'ONU se sont toutefois dits "préoccupés par les projets de la Tanzanie visant à déplacer près de 150.000 Massaï de Ngorongoro et de Loliondo sans leur consentement libre, préalable et éclairé".