Maroc. "Les stades sont là, mais où sont les hôpitaux ?" Une soixantaine d'interpellations à Rabat lors de manifestations

"Les stades sont là, mais où sont les hôpitaux ?", criaient des protestataires lors d’une manifestation à Rabat, faisant allusion à la Coupe d’Afrique des Nations organisée en fin d’année au Maroc, ainsi qu’au Mondial en 2030 co-organisé avec l’Espagne et le Portugal. Le collectif GenZ 212 réclame de meilleurs services de santé et d’éducation, selon une association de défense des droits humains et des journalistes de l’AFP. Lundi 29 septembre, lors du troisième jour consécutif de protestations, une soixantaine de jeunes ont été interpellés par la police.

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Une nouvelle fois, les forces de l’ordre ont tenté d’interdire tout rassemblement au centre de la capitale et ont interpellé des manifestants, selon des journalistes de l’AFP. Hakim Sikouk, président de la branche locale de l’Association marocaine des droits humains, a fait état auprès de l’AFP de "plus de 60 arrestations à Rabat", et d’un nombre non précisé dans d’autres villes comme Casablanca, Agadir, Oujda et Meknès.

Une lutte contre la corruption

"Le peuple veut la santé, l’éducation et qu’on lui rende des comptes", scandaient les manifestants, réclamant aussi le "départ (du Premier ministre Aziz) Akhannouch".

“La santé avant la Coupe du Monde” : au Maroc, la “Gen Z” manifeste pacifiquement pour réclamer du travail et un meilleur système de santé : pic.twitter.com/o0LF9ilKqi

— AJ+ français (@ajplusfrancais) September 29, 2025

Les autorités n'ont toujours fait aucun commentaire sur les arrestations des derniers jours : plus d’une centaine dimanche 28 septembre et plus de 70 samedi 29 septembre, selon l’AMDH.

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Selon Hakim Sikouk, pratiquement tous "les détenus d’hier (dimanche) ont été libérés, à l’exception de 15 à 20 personnes à Rabat qui comparaîtront mardi devant le procureur général". Au Maroc, les inégalités sociales restent un problème majeur, avec de fortes disparités régionales et un fossé entre les secteurs public et privé.

Quel est ce groupe ?

Le groupement GenZ 212, dont les fondateurs sont inconnus, est apparu récemment via des appels à manifester sur des réseaux comme Discord. Le mouvement se décrit comme un "espace de discussion" sur "des questions qui concernent tous les citoyens, comme la santé, l’éducation et la lutte contre la corruption", affirmant rejeter "la violence" et agir par "amour de la patrie et du roi" Mohammed VI.

Ces protestations interviennent dans un contexte tendu, après le décès récent dans un hôpital public d’Agadir de huit femmes enceintes admises pour des césariennes. Le directeur de l’hôpital et des responsables locaux ont été limogés, et une enquête interne a été diligentée.

Avec l'AFP.