576 morts, 75 000 bêtes noyées, 217 000 logements détruits... Au Tchad, le gouvernement appelle à la mobilisation générale face aux inondations
Face aux inondations sans précédent que subit le Tchad, le gouvernement appelle à la mobilisation générale ce mercredi 9 octobre.
10 octobre 2024 à 12h03 par Aurélie Lafeil
N’Djamena, la capitale du Tchad, est une nouvelle fois sous les eaux. Le gouvernement a mobilisé mercredi 9 octobre l’armée pour construire des barrages et des diguettes avec des sacs de terre afin de freiner la progression de l’eau “vers les habitations”, selon le Premier ministre, Allamaye Halina. Il a également demandé aux entreprises de mettre à disposition leurs engins pour réduire la propagation de l’eau.
La capitale sous les eaux
Ces inondations ont provoqué la mort de 576 personnes depuis la fin du mois de juillet. 10 % de la population de la capitale est affectée par la montée des eaux, soit 1,9 million de personnes. Les pluies torentielles qui la frappent sont renforcées par la montée des eaux du fleuve Chari lorsqu'il rencontre le Logone, son affluent. Les eaux du Chari ont atteint un record de 8,18 mètres mercredi 9 octobre, affectant le neuvième arrondissement de la capitale, un quartier inondable.
Depuis le début de l’été 2024, la province du lac Tchad par laquelle le fleuve Charie s'alimente est la plus touchée par ces intempéries : seuls 6 départements sur 125 sont épargnés. L'OCHA, le bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, dénombre des dégâts colossaux : 217 000 habitations ont été détruites, 432 000 hectares de champs ont été ravagés et 72 000 animaux d'élevage se sont noyés. Les besoins du Tchad sont estimés à 129 millions de dollars par cette branche de l’ONU. Seulement 15 % de cette aide lui est pour le moment parvenue.
Des dégâts colossaux
La plus grande ville du Tchad, N’Djamena, concentre les risques d'inondations, selon un rapport réalisé par la Banque mondiale le 4 juillet 2023. Avec son urbanisation et l’accélération du dérèglement climatique, la capitale fortement urbanisée expose sa population à des risques d’inondations allant de 14 à 74 %. Cela impacte l'économie, réduisant ses perspectives de croissance à long terme.