“Il est respecté dans certains cercles, mais il suscite aussi la controverse”, déclare Donald Trump à propos de son homologue Cyril Ramaphosa, en introduction de cette rencontre sous haute tension, pour de nombreux observateurs.
Cyril Ramaphosa souhaite un renforcement des liens entre les deux pays
“Nous sommes liés depuis plusieurs années”, rappelle Cyril Ramaphosa au président américain, en faisant référence aux secteurs dans lesquels les pays collaborent comme l’énergie et l’aérospatial, et il a surtout insisté sur le commerce et l’investissement. “Il y a à peu 22 entreprises d’Afrique du Sud qui ont investi aux États-Unis et cela a créé à la création d’emploi. Et vous, vous avez 600 entreprises qui ont investi en Afrique du Sud et certaines sont présentes sur le territoire depuis plus de 100 ans.”
L'Afrique du Sud fait notamment partie de ceux qui profitent le plus de l’AGOA, un accord commercial qui favorise les exportations africaines vers les États-Unis. Et le pays, craint que l’administration y mette fin, alors qu’un renouvellement est prévu en septembre.
"Vous leur permettez de prendre les terres, et quand ils prennent les terres, ils tuent le fermier blanc”
Après des échanges sur le commerce, la situation en Ukraine, en République démocratique du Congo, la moitié de la rencontre a ensuite tourné autour de la question de la sécurité des fermiers afrikaners, qui seraient, selon l’administration Trump, victimes d’un génocide. Il y a une semaine, une cinquantaine d’afrikaners ont été accueillis sous le statut de réfugié aux États-Unis.
Le président américain a interrompu les échanges avec Cyril Ramaphosa dans le Bureau ovale en faisant diffuser des images montrant, selon lui, des "familles entières" d'agriculteurs blancs fuyant leurs terres et les expropriations forcées et une vidéo montrant Julius Malema, le leader d'un parti d'opposition de gauche radicale d'Afrique du Sud, qui a réalisé 9,5% des voix aux élections l'an passé, entonne "Kill the Boer", un chant hérité de la lutte anti-apartheid, l'ex-régime de la minorité blanche.
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"Vous leur permettez de prendre les terres, et quand ils prennent les terres, ils tuent le fermier blanc, et quand ils tuent le fermier blanc, il ne leur arrive rien", a asséné Donald Trump.
Le milliardaire républicain a également montré des coupures de presse confirmant ses dires, selon lui, dont l'une avec une photo venant en réalité de la République démocratique du Congo.
Le président sud-africain a démenti que son pays confisque des terres aux agriculteurs blancs aux termes d'une loi de janvier visant à corriger les inégalités historiques découlant de l'ancien régime d'apartheid. "Non, non, non", a-t-il rétorqué. "Personne ne peut prendre les terres". Il a par ailleurs ajouté qu’il faut que le président américain “d’écouter les sud-africains, notamment ceux qui sont présents et qui sont de bons amis (en parlant des golfeurs afrikaners Ernie Els et Retief Goosen et de l’homme d’affaires Johann Rupert). S’il y avait un génocide de fermiers afrikaners, je suis prêt à parier que ces trois messieurs ne seraient pas présents, en particulier mon ministre de l’Agriculture.”
During my engagement with President Trump in the Oval Office, I outlined that the DA joined the GNU to protect SA from violent anti-constitutionalists. Along with the security cluster and our US partners, my department is committed to winning the fight against farm murders. 🇿🇦 pic.twitter.com/UfrW2oHTRi
— John Steenhuisen MP (@jsteenhuisen) May 21, 2025
Il a également souligné que la plupart des victimes de la criminalité, très élevée en Afrique du Sud, sont noires.
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