Dix personnes ont été interpellées depuis vendredi après les émeutes anti-immigrés à Torre Pacheco, une ville du sud-est de l'Espagne, dont trois en lien avec l'agression d'un retraité qui a été à l'origine de cette flambée de violence, ont annoncé lundi les autorités.
Parmi les personnes interpellées, trois l'ont été dans le cadre de l'enquête ouverte après l'agression d'un retraité à Torre Pacheco mercredi dernier, a précisé Mariola Guevara, déléguée du gouvernement central dans la région de Murcie.
Elle avait déjà fait état de l'interpellation de deux "immigrés" n'habitant pas à Torre Pacheco. La troisième personne a été arrêtée au Pays basque, dans le nord du pays, alors qu'il se dirigeait vers la France, a-t-elle précisé lundi soir.
Les sept autres, un citoyen marocain et six Espagnols, ont été interpellés pour leur participation aux affrontements qui ont suivi. Ils sont poursuivis pour des délits de "troubles à l'ordre public", "haine" et "blessures volontaires", a-t-elle détaillé.
Selon la déléguée du gouvernement, près de 80 personnes ayant pris part à ces altercations ont par ailleurs été identifiées. "Beaucoup d'entre elles ont des antécédents pour des faits de violence" et "la majorité ne sont pas de Torre Pacheco", a-t-elle insisté.
Des émeutes déclenchées par une agression filmée
Ces violences ont été déclenchées par l'agression en pleine rue d'un habitant de 68 ans, prénommé Domingo. Ce dernier a raconté à des médias espagnols, le visage tuméfié, avoir été attaqué sans motif apparent par trois jeunes d'origine nord-africaine.
Cette agression, filmée et mise en ligne sur les réseaux sociaux, a poussé des groupes d'extrême droite à se rassembler dans les rues de la ville pour s'en prendre à des personnes d'origine nord-africaine, malgré le déploiement d'importantes forces de sécurité.
El racismo es incompatible con la democracia.
— Pedro Sánchez (@sanchezcastejon) July 14, 2025
Lo que estamos viendo en Torre-Pacheco nos interpela a todos. Debemos alzar la voz, actuar con firmeza y defender los valores que nos unen.
España es un país de derechos, no de odio.
Renforcement des forces de sécurité et appels au calme
Interrogé sur la chaîne de télévision publique TVE, le maire de Torre Pacheco, Pedro Ángel Roca, a assuré de son côté que la situation avait été "maîtrisée" dimanche soir grâce à la présence policière, et a de nouveau appelé au calme.
"Les menaces, les agressions et la peur dans les rues doivent cesser", a dénoncé de son côté l'Association marocaine pour l'intégration des immigrés, en exigeant dans un communiqué "une véritable protection pour les personnes concernées".
Selon M. Roca, 30% des 40.000 habitants de Torre Pacheco sont des immigrés, principalement d'origine marocaine, et qui travaillent en majorité dans des exploitations agricoles. "Ce sont des gens qui vivent dans la ville depuis plus de 20 ans", a insisté l'édile.
Mais "il y a aussi de la délinquance, bien sûr", a ajouté ce membre du Parti populaire (PP, droite), en appelant à une présence policière renforcée tout au long de l'année et à l'interdiction pour les groupes d'extrême droite de se regrouper dans la ville.
Des groupes d'ultradroite impliqués dans les affrontements
Selon les autorités, plusieurs mouvements d'ultradroite extérieurs à la ville ont participé aux affrontements. Parmi eux figurent le groupe "Deport them now" ("Déportez-les maintenant"), qui a appelé sur Telegram à une "chasse" aux personnes d'origine nord-africaine.
Selon les dernières données de l'Institut national de statistique (INE), 920.000 Marocains vivaient en Espagne au 1er janvier 2024. Il s'agit de la principale diaspora dans ce pays, devant les Roumains (620.000 personnes).
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