Sénégal. Ousmane Sonko critique Bassirou Diomaye Faye : que se passe-t-il entre le Premier ministre et le président ?

Actus. Au Sénégal, jeudi 10 juillet, le Premier ministre Ousmane Sonko a publiquement reproché à son allié, le président Bassirou Diomaye Faye, son silence face aux attaques le visant. Le Premier ministre dénonce une crise d’autorité au sommet de l’État sénégalais.

Sénégal. Ousmane Sonko critique Bassirou Diomaye Faye : que se passe-t-il entre le Premier ministre et le président ?
Bassirou Diomaye Faye, le président du Sénégal, a fait l'objet de vives critiques de son Premier ministre, Ousmane Sonko, lors d'une réunion du Pastef jeudi 10 juillet. - Thomas Padilla - European Commission

Jeudi 10 juillet, lors d’une réunion du Pastef, le parti au pouvoir au Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko a vivement critiqué le président Bassirou Diomaye Faye, son allié historique. Se disant la cible de "haine" et "d’attaques", il a dénoncé l’inaction de leur propre camp : "Pourquoi notre parti politique n’a aucune réaction face à ces attaques ? Parmi les membres du parti, y en a même qui ont déjà commencé à mettre sur pied leur propre plan."

"Il peut arrêter ces attaques contre ma personne"

"Pourquoi cette haine contre Ousmane Sonko ? Parce que ces gens pensent que je suis le verrou qui les empêche d’atteindre leur objectif", a-t-il lancé, accusant certains de ne viser que "le pouvoir". Il a aussi révélé avoir abordé ces attaques avec le président Bassirou Diomaye Faye : "Il peut arrêter ces attaques contre ma personne quand il le souhaite. Pourquoi ne le fait-il pas ? Ça, c’est une autre question."

Fracture politique entre alliés de longue date

Ces critiques marquent une rupture inédite entre deux figures étroitement liées : Ousmane Sonko, empêché de se présenter à la présidentielle, avait porté Bassirou Diomaye Faye à la tête de l’État avec le slogan "Diomaye = Sonko". Leur duo incarne le virage souverainiste du Sénégal depuis avril 2024.

Mais aujourd’hui, Ousmane Sonko évoque un "problème d’autorité" dans le pays. "Le Sénégal n’a pas de crise. Le Sénégal a un problème d’autorité. Il faut donc qu’on prenne nos responsabilités", a-t-il martelé. Malgré une victoire électorale éclatante, les tensions internes viennent fragiliser l’image d’un pouvoir uni, alors même que le gouvernement affirme avoir hérité d’un pays en "état catastrophique".

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