Nigeria : les funérailles de l’ex-président Buhari prévues ce mardi 15 juillet dans son fief de Daura

Le Nigeria a entamé un deuil de sept jours après la mort dimanche 13 juillet de l'ancien président Muhammadu Buhari, à 82 ans à Londres, tandis que son fief dans le nord musulman prépare ses funérailles ce mardi 15 juillet.

Muhammadu Buhari a gouverné le Nigeria en tant que militaire dans les années 1980, avant de se réinventer en "démocrate converti" et de diriger le pays de 2015 à 2023.

Le rapatriement de la dépouille de l'ex-président, mort dans une clinique de Londres "à la suite d'une longue maladie" selon le président actuel Bola Ahmed Tinubu, est organisé par le vice-président Kashim Shettima et le ministre des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar.

It is with profound sorrow and a heavy heart that I received the news of the passing of His Excellency, Major General Muhammadu Buhari (Rtd), GCFR, my predecessor, who departed this life today, Sunday, July 13, 2025, at a hospital in the United Kingdom.
President Buhari was to… pic.twitter.com/dbUoQ9bK9k

— Bola Ahmed Tinubu (@officialABAT) July 13, 2025

Les funérailles se dérouleront dans son fief de Daura, dans le nord du Nigeria à majorité musulmane, "à partir de 14h" mardi, a indiqué le porte-parole du gouverneur de Katsina, l'Etat où se situe sa ville natale.

Ce mardi 15 juillet déclaré jour férié par le gouvernement 

Le gouvernement a annoncé lundi que la journée de mardi serait fériée dans tout le pays. Les drapeaux ont été mis en berne et le pays a entamé un deuil de sept jours.
Depuis son départ de la magistrature suprême en 2023 après deux mandats marqués par des défis sécuritaires et économiques, Muhammadu Buhari était retourné vivre principalement à Daura.

Lundi matin, l'atmosphère de Daura était calme, comme à l'accoutumée. Seule la présence accrue de forces de l'ordre autour du domicile de Muhammadu Buhari et des principaux carrefours de la ville trahissaient quelque chose d'inhabituel, selon un journaliste de l'AFP.

Le gouverneur de Katsina, Dikko Radda, a décrété lundi jour férié afin de permettre aux habitants de l'État de se recueillir. À Daura, toutefois, la plupart des commerces sont restés ouverts, a constaté un journaliste de l'AFP.

Mais des écoliers ont été contraints de faire demi-tour et de rentrer chez eux après avoir trouvé leurs écoles fermées, faute d'avoir été informés. "On nous a dit de rentrer chez nous, qu'il n'y avait pas école aujourd'hui", a déclaré à l'AFP Ismail Kabir, lycéen, alors qu'il rentrait chez lui à pied.

À Daura, les préparatifs funéraires de Muhammadu Buhari entre rite musulman et protocole d'État

Dans la rue, de petits groupes discutent du décès de l'ancien président. "Le vide qu'il laisse sera difficile à combler", estimait Nasiru Abdullahi,mécanicien de 35 ans, listant les accomplissements de M. Buhari à Daura: la création d'une université, d'une centrale électrique, de systèmes de drainage, l'amélioration de la sécurité...

"Malgré sa santé fragile et son âge avancé, sa mort nous a choqués", a déclaré Abba Musa, un jardinier de 28 ans.

Pendant son deuxième mandat - Muhammadu Buhari a été réélu en 2019 - ses fréquents déplacements à l'étranger pour des soins médicaux, principalement dans la capitale britannique, ont régulièrement suscité des inquiétudes sur son état de santé et sa capacité à assurer le pouvoir.

Selon le rite musulman, le corps de Muhammadu Buhari devrait être lavé et enveloppé dans un linceul. Les prières funéraires devraient être récitées dans un espace ouvert avant que le corps ne soit transporté au cimetière où il sera inhumé.

Ses proches de sexe masculin devraient ensuite descendre son corps dans la tombe.

"Mais en tant qu'ancien général de l'armée et chef de l'État, nous nous attendons à ce qu'il bénéficie d'éléments funéraires officiels, comme les 21 coups de canon, en signe de respect à son égard", a indiqué à l'AFP Aminu Sani.