Plus de trois ans après la mort de trois de ses humanitaires au Tigré, Médecins sans frontières a affirmé mardi 15 juillet qu’ils avaient été exécutés. Dans un rapport publié ce 9 juillet, l’ONG dénonce l’absence de réponse des autorités au pouvoir en Ethiopie, qui "n’ont pas rempli leurs obligations morales" malgré des relances répétées.
Les victimes, María Hernández, une Espagnole de 35 ans, Yohannes Halefom Reda et Tedros Gebremariam Gebremichael, deux Éthiopiens âgés de 31 ans, étaient clairement identifiés comme travailleurs humanitaires. Leur véhicule avait été retrouvé criblé de balles et incendié, et eux avaient été tués par balles alors qu’ils "faisaient face à leurs agresseurs", selon MSF.
Le pouvoir éthiopien silencieux
L’ONG affirme qu’un convoi de soldats éthiopiens se trouvait dans la zone au moment des faits. Une enquête du New York Times avait avancé qu’un colonel éthiopien aurait donné l’ordre de les tuer, mais MSF se dit incapable de confirmer cette information. "Nous ne pouvons pas aller aussi loin", a déclaré Raquel Ayora, directrice générale de MSF-Espagne.
Le rapport de MSF a été remis aux autorités d’Addis Abeba, qui n’ont jamais donné suite, selon l’organisation. Sollicités par l’AFP, ni l’armée ni le gouvernement éthiopien n’ont répondu.
600 000 morts lors de la guerre du Tigré
La guerre du Tigré, qui a duré de novembre 2020 à novembre 2022, a causé environ 600 000 morts, selon des estimations. Le conflit a opposé l’armée fédérale éthiopienne et ses alliés érythréens aux rebelles du Tigré. Tous les camps ont été accusés de crimes de guerre, en particulier l’armée érythréenne, accusée de nombreuses exactions, dont des violences sexuelles.
Aujourd’hui encore, un million de personnes restent déplacées dans la région, selon l’ONU.
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