Amnesty International a dénoncé mardi 15 juillet l’appel, jugé "extrêmement dangereux", lancé par le président kényan William Ruto à tirer sur les pillards. Cet avertissement intervient après une journée de manifestations antigouvernementales le 7 juillet qui a fait au moins 38 morts, un bilan jamais atteint depuis le début du mouvement en 2023.
Le président Ruto avait déclaré que les forces de l’ordre tireraient pour blesser tout pillard, accusant certains groupes de vouloir "renverser le gouvernement". Une déclaration qui, selon Irungu Houghton, directeur exécutif d’Amnesty Kenya, "pourrait aggraver la violence" et pousser certains manifestants à "former des unités d’autodéfense".
Plus de 500 blessés, 37 personnes poursuivies pour terrorisme
Le 7 juillet, jour de la commémoration de Saba saba – une date historique pour la démocratie kényane – a été marqué par des violences sévères. Selon le Groupe de travail sur les réformes policières, une coalition d’ONG dont Amnesty, 500 civils et policiers ont été blessés, plus de 500 personnes poursuivies, dont 37 pour terrorisme.
Parmi les victimes figurent quatre femmes et deux enfants, dont une fillette de 12 ans tuée alors qu’elle regardait la télévision chez elle. Les ONG dénoncent "la violence de l’État", "des tactiques policières illégales" et "l’impunité systémique" des forces de l’ordre.
Une enquête sur les abus policiers
Le ministre kényan de l’Intérieur, Kipchumba Murkomen, a promis une enquête sur les abus policiers : "Aucune loi n’excuse un policier de commettre des crimes ou de tuer des gens", a-t-il déclaré. Une directive sur l’usage des armes à feu doit être publiée vendredi.
Déjà pointée du doigt pour la présence présumée d’hommes armés aux côtés des policiers, la police kényane a toujours nié ces accusations. Ces violences risquent d’altérer l’image du Kenya, longtemps vu comme un pôle de stabilité démocratique dans une région en proie aux tensions.
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