La chanteuse française Hélène Ségara, que le festival de Carthage en Tunisie affirme avoir déprogrammée après une polémique en lien avec Israël, a déclaré mercredi 10 juillet à l'AFP qu'elle n'avait "jamais signé" pour ce concert annoncé pour jeudi 31 juillet.
"J'apprends l'annulation d'un concert que je n'ai jamais signé"
De leur côté, les organisateurs du festival indiquent dans un communiqué avoir "décidé de retirer de la programmation le spectacle d'Hélène Ségara, initialement prévu dans le cadre de la 59e édition du festival". Une prise de position que la direction ancre dans un "engagement constant de la Tunisie en faveur du peuple palestinien pour la restitution de l'ensemble de ses droits et l'établissement de son État indépendant avec pour capitale Al-Qods" (Jérusalem, en arabe), toujours selon le communiqué.
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"J'apprends l'annulation d'un concert que je n'ai jamais signé", a réagi Hélène Ségara auprès de l'AFP. "Aucun concert n'était prévu", a-t-elle affirmé. "Je n'ai jamais pris position pour Israël et je chante depuis des années dans les pays arabes", a également déclaré l'interprète du tube "Il y a trop de gens qui t'aiment" (2000), déplorant recevoir "des messages d'insultes".
Une chanson st perçue par comme valorisant l’occupation de Jérusalem-Est
Aussitôt la programmation connue, de nombreux internautes tunisiens se sont insurgés contre sa venue, affirmant qu'elle soutenait Israël. Hélène Ségara a participé à plusieurs événements organisés par des institutions soutenant des projets en Israël, en particulier le Fonds social juif unifié (FSJU). Elle a notamment pris part à des concerts de solidarité comme ceux de la campagne "Tsédaka", qui sont organisés par le FSJU. Ces événements sont principalement destinés à financer des actions humanitaires et sociales, en France et parfois en Israël.
La polémique concerne également une chanson interpretée par la star. Un morceau dont les paroles de la poétesse israélienne Naomi Shemer intitulée "Jerusalem of Gold" ("Yerushalayim Shel Zahav"), souvent considérée comme un hymne officieux de l’État hébreu. Elle a été écrite à la veille de la guerre des Six Jours de 1967 et un couplet supplémentaire a été ajouté après la prise de Jérusalem-Est par Israël, célébrant l’unification de la ville sous contrôle israélien. De ce fait, la chanson est perçue par certains comme valorisant l’occupation de Jérusalem-Est.
Face à ces accusations, certains Tunisiens ont même appelé à ce que Hélène Ségara soit interdite d'entrée en Tunisie. La question des liens avec Israël est très sensible en Tunisie, où le sentiment pro-palestinien est fort. Le pays a abrité de 1982 à 1994 l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat. Et le président Kaïs Saïed exprime régulièrement son soutien à la cause palestinienne.
Avec l'AFP.
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