Tunisie. L'ancien président Moncef Marzouki, exilé en France, condamné à 22 ans de prison

Actus. Moncef Marzouki, ex-président de la Tunisie et opposant à l'actuel dirigeant Kais Saied, a été condamné vendredi 20 juin à 22 ans de prison pour crimes liés au "terrorisme", selon la presse locale.

Tunisie. L'ancien président Moncef Marzouki, exilé en France, condamné à 22 ans de prison
Moncef Marzouki, ici au Parlement européen lorsqu'il était président de la Tunisie. - European Parliament - Flickr

L'ancien président de la Tunisie Moncef Marzouki (2011-2014) a été condamné par contumace à 22 ans de prison, selon des médias tunisiens. Exilé en France, il est poursuivi pour des faits liés au "terrorisme" par la justice de son pays, qu’il accuse de vouloir faire taire l’opposition démocratique.

Ce jugement, prononcé vendredi 20 juin, touche également son ancien conseiller Imed Daimi et l’avocat Abderrazak Kilani, ancien bâtonnier. Il leur est reproché une conférence de presse tenue à Paris, lors de laquelle ils auraient dénoncé les dérives autoritaires du régime actuel.

Il dénonce une "décision juridiquement nulle"

Déjà condamné à huit ans de prison en février 2024 pour tentative de "provoquer le désordre", et à quatre ans en 2021 pour "atteinte à la sûreté de l’État", Moncef Marzouki est l’un des principaux opposants à Kais Saied, président depuis 2019. Depuis son exil en France, il qualifie régulièrement ce dernier de "putschiste" et "dictateur", en référence à son coup de force de juillet 2021, quand il a suspendu le Parlement et accaparé les pouvoirs exécutif et judiciaire.

"Cette décision est juridiquement nulle", a dénoncé Moncef Marzouki sur les réseaux sociaux, selon la presse locale. Il y voit une volonté de "museler l’opposition démocratique".

Premier président de l'après-révolution

Figure historique de la lutte contre la dictature de Zine el-Abidine Ben Ali (1987-2011), Moncef Marzouki avait été élu premier président démocratique de Tunisie après la révolution de 2011. Il fêtera ses 80 ans en juillet.

Son image s’est toutefois brouillée, selon certains analystes, en raison de son alliance passée avec le parti islamo-conservateur Ennahdha, qui l’avait soutenu lors de l’élection présidentielle de 2011.

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