Tunisie. D'abord condamné pour avoir refusé de regarder Kaïs Saïed à la télévision, un détenu bénéficie d'un non-lieu

Actus. En Tunisie, un détenu condamné à six mois de prison pour avoir refusé de regarder une intervention du président Kaïs Saïed à la télévision a finalement été acquitté en appel, selon son avocat.

Tunisie. D'abord condamné pour avoir refusé de regarder Kaïs Saïed à la télévision, un détenu bénéficie d'un non-lieu
Un détenu avait refusé de regarder une intervention du président de la Tunisie Kaïs Saïed. Il avait été condamné pour cela. - Houcemmzoughi - Wikicommons

En Tunisie, un prisonnier, condamné à six mois de détention pour avoir refusé de regarder à la télévision une intervention du président Kaïs Saïed, a obtenu un non-lieu en appel, a indiqué mercredi 23 juillet son avocat à l’AFP.

L’affaire avait soulevé une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, où beaucoup ont dénoncé une dérive autoritaire du régime. Selon la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), le détenu avait exprimé son refus de suivre les "activités présidentielles" diffusées durant le journal télévisé. Il avait été dénoncé par un codétenu, puis poursuivi.

La cour d’appel de Gafsa, dans le centre du pays, a finalement rejeté les charges ce mercredi, a confirmé son avocat, Me Adel Sghaier.

Une requalification controversée

Au moment de la première condamnation, le prévenu avait été jugé en vertu de l’article 67 du Code pénal, relatif à l’offense envers le chef de l’État. Mais, selon l’avocat, le tribunal avait requalifié les faits en "atteinte aux bonnes mœurs", probablement pour éviter une lecture trop politique de l’affaire.

Pour les défenseurs des droits humains, cet épisode illustre un climat de plus en plus répressif depuis la prise de pouvoir du président Kaïs Saïed en juillet 2021. Ce coup de force, qui lui a permis de suspendre le Parlement et de gouverner par décret, a été largement critiqué à l’échelle nationale et internationale.

Des ONG tunisiennes et internationales dénoncent régulièrement une dégradation des libertés publiques et une instrumentalisation de la justice pour faire taire les voix critiques, dans le pays berceau du Printemps arabe.

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