Au Nigéria, l'armée a tué "au moins 95 bandits" lors d’une vaste opération aérienne et terrestre menée en début de semaine près des villages de Warari et Ragada, dans l’État du Niger (nord-ouest du pays), selon un rapport d’experts de l’ONU consulté par l’AFP.
L’intervention, survenue mardi 22 juillet, visait à déjouer une attaque en préparation. Des "troupes au sol et aéroportées" sont intervenues via des raids aériens ciblés et des tirs d’artillerie, indique le rapport, qui reprend la terminologie officielle pour désigner les bandes criminelles actives dans la région.
Ces groupes armés, qualifiés de "bandits" par les autorités, vivent du racket, du vol, du trafic d’armes, et des enlèvements contre rançon dans les zones rurales, en proie à une instabilité croissante.
Une nouvelle stratégie de communication militaire
Si l’armée a confirmé mercredi avoir "neutralisé plusieurs terroristes" lors de combats, elle n’a pas donné de bilan précis, indiquant toutefois qu’un de ses soldats avait été tué. Contrairement à ses habitudes, elle reste discrète sur l’opération. Selon une source du renseignement, cette discrétion est délibérée : les autorités souhaitent éviter de donner des indications aux groupes armés en diffusant des bilans trop détaillés.
Depuis plusieurs années, les forêts couvrant les États de Zamfara, Katsina, Kaduna et Niger abritent des bandes armées qui ont progressivement renforcé leur organisation et leur puissance de feu. L’origine de ces groupes remonte à des conflits de type rural et au vol de bétail, mais leur structure actuelle s’apparente davantage à celle de milices organisées.
Une coopération croissante avec les jihadistes
Selon plusieurs observateurs, certains gangs ont établi des liens opérationnels avec des groupes jihadistes actifs dans le nord-est du Nigeria, notamment Boko Haram et l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP). Cette convergence complique encore la tâche de l’armée nigériane, même si la coordination entre forces terrestres et aviation s’est améliorée.
Mais le recours accru aux raids aériens pose également problème : ces frappes ont fait des centaines de victimes civiles au cours des dernières années, ce qui alimente la méfiance et fragilise les efforts de stabilisation.
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