Amnesty International a qualifié vendredi 25 janvier de "prisonniers d’opinion" deux députés pro-démocratie emprisonnés en Eswatini, petit royaume d’Afrique australe et dernière monarchie absolue du continent. L’organisation de défense des droits humains exige leur libération immédiate et inconditionnelle.
Mduduzi Bacede Mabuza et Mthandeni Dube, deux parlementaires critiques du régime, ont été arrêtés en juillet 2021 lors de manifestations massives réclamant des réformes démocratiques. Ces manifestations, parmi les plus importantes de l’histoire du pays, avaient été violemment réprimées, faisant des dizaines de morts.
Condamnés en 2024 à 25 ans et 18 ans de prison respectivement, ils ont été jugés coupables en vertu d’une loi antiterroriste controversée. Amnesty dénonce un détournement du système judiciaire pour faire taire la dissidence. "L’emprisonnement de députés pour le simple fait d’avoir exprimé une opinion est une ligne rouge qui ne doit jamais être franchie", affirme Amnesty dans un communiqué.
Un climat de répression croissant
L’organisation pointe un climat de répression grandissant en Eswatini, dernier pays d’Afrique dirigé par une monarchie absolue. Le roi Mswati III, au pouvoir depuis 1986, est régulièrement critiqué pour son train de vie luxueux et les violations systématiques des droits humains.
Parallèlement, cinq hommes originaires d’Asie et des Caraïbes ont récemment été expulsés par les États-Unis vers Eswatini, où ils sont actuellement détenus dans la même prison de haute sécurité que les deux députés. Washington les présente comme des "étrangers criminels en situation irrégulière".
Amnesty appelle les autorités d’Eswatini à annuler les condamnations des députés et à respecter les engagements internationaux du pays en matière de droits humains et de libertés fondamentales.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.