En Tunisie, la justice a ouvert mardi 6 mai un nouveau procès pour "complot contre la sûreté de l’État", dans une affaire qualifiée de "Complot 2". Une vingtaine de personnalités politiques, dont l’ex-chef de gouvernement Youssef Chahed et le leader du parti islamiste Ennahdha Rached Ghannouchi, sont poursuivies pour formation d’une "entente en lien avec des crimes terroristes".
Parmi les principaux accusés figurent plusieurs cadres du parti Ennahdha ainsi que Kamel ben Bedoui, un ancien militaire. Selon le dossier d'instruction, ces personnalités auraient mis en place un "appareil sécuritaire secret" au service du parti islamiste, grand vainqueur des premières élections post-révolution en 2011.
Des audiences à distance, des protestations au tribunal
La première audience s’est tenue à distance, en visioconférence. Seuls quatre détenus y ont participé. Les avocats de la défense ont réclamé le report de l’audience et la présence physique des accusés au tribunal.
Ce procès intervient après une série d'autres jugements similaires. En avril, plusieurs figures de l’opposition ont été condamnées à de lourdes peines dans un précédent "méga-procès pour complot". L'ancien président du Parlement Rached Ghannouchi purge déjà une peine de 22 ans de prison dans l’affaire dite "Instalingo".
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Des critiques internationales balayées par le pouvoir
La multiplication de ces procédures a suscité une vague d'indignation. Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a dénoncé de "graves atteintes" au droit à un procès équitable, tandis que la France, l’Allemagne et plusieurs ONG ont dénoncé une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.
Le président Kais Saied a balayé ces critiques, les qualifiant d’"ingérences flagrantes". Le Front du salut national, principale coalition d’opposition, appelle à "la libération immédiate de tous les détenus politiques".
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