Guerre à Gaza : “Il y a des désaccords au sein de la société israélienne” estime Emmanuel Navon, Professeur de Relations internationales à l’université de Tel-Aviv

Actus. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou réunit jeudi 07 août son cabinet de sécurité visant à enclencher une nouvelle étape de la guerre dans la Bande de Gaza. Emmanuel Navon est politologue israélien, professeur de relations internationales à l’université de Tel-Aviv. Il évoque l’état d’esprit des Israéliens concernant le conflit à Gaza et la situation des otages.

Guerre à Gaza : “Il y a des désaccords au sein de la société israélienne” estime Emmanuel Navon, Professeur de Relations internationales à l’université de Tel-Aviv
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou réunit jeudi 07 août son cabinet de sécurité visant à enclencher une nouvelle étape de la guerre dans la Bande de Gaza. - Wikimedia commons

Ecoutez Emmanuel Navon

En Israël, le cabinet de sécurité se réunit le 7 août 2025 pour un débat décisif sur l’occupation de la bande de Gaza préconisée par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu. Qu’en pensent les Israéliens ? “ On peut dire d’une manière générale, d’après les sondages publiés par les médias, qu’une majorité d’Israéliens, évidemment, veulent la libération des otages et la neutralisation du Hamas, là-dessus, il y a un consensus national très large. Les divisions et les désaccords ont lieu sur la question de savoir si le prix à payer pour un cessez-le-feu est acceptable ou pas ? Quelle est la meilleure façon de libérer les otages, et est-ce que le Hamas peut être vraiment vaincu. Il y a des désaccords, évidemment, au sein de la société israélienne, comme d’ailleurs sur tous les sujets, mais en particulier sur celui-là” estime le politologue israélien, Professeur de relations internationales à l’université de Tel-Aviv, Emmanuel Navon.

 

Emmanuel Navon/navon.com
 

La diffusion des vidéos de deux otages amaigris (Evyatar David et Rom Braslavski) continue de choquer énormément en Israël

“La tragédie de ces images ne font que rappeler à tout le monde, à toute la société israélienne, que nous sommes face à un dilemme cornélien. Parce que évidemment, tout le monde veut libérer les otages, mais d’un autre côté, on sait quelles sont les exigences du Hamas, à savoir une capitulation d’Israël, et cela, il n’en est pas question. Le Hamas utilise la guerre psychologique pour accentuer les divisions au sein de la société israélienne, et renforcer la pression sur le gouvernement” déclare Emmanuel Navon.

  

“Une prise de conscience tragique, qu’il y a encore dans la région, une haine d’Israël” 

Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence, mardi 5 août, pour débattre du sort des otages israéliens. Le 7 octobre 2023, le Hamas lançait depuis la bande de Gaza une attaque contre Israël par les airs, la terre et la mer, faisant 1195 victimes. Il enlevait plus de 250 personnes dont près de 100 sont toujours portées disparues sans que l'on sache si elles sont mortes ou toujours otages du Hamas. Qu’est ce qu’est ce qui a changé profondément dans la société israélienne depuis le 7 octobre ?  
"La prise de conscience, qu’il y a encore dans cette région, une haine des juifs et d’Israël qui est profonde, cruelle. Cela, beaucoup n’y croyaient pas. Je crois qu’il y a eu cette prise de conscience tragique et douloureuse, il faut l’accepter et vivre avec “ajoute Emmanuel Navon  

A lire et écouter : Reconnaissance de la Palestine par la France : “Emmanuel Macron envoie un signal fort à Israël” selon Georges Malbrunot



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