La cour d'appel de Paris a refusé mercredi 12 novembre d’extrader Belhassen Trabelsi vers la Tunisie, confirmant ainsi un précédent avis similaire rendu en 2021 par la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Le beau-frère de l’ex-dictateur Zine el Abidine Ben Ali, âgé de 63 ans, reste donc en France, où il avait été interpellé en mars 2019 et inculpé pour "blanchiment en bande organisée, recel, usage et complicité de faux documents administratifs".
Pour son avocat, Me Marcel Ceccaldi, cette décision consacre une réalité juridique et politique. "La justice française ne fait qu'appliquer le droit et entérine les dysfonctionnements systémiques de la justice tunisienne: la Tunisie n'est pas un Etat de droit", a-t-il déclaré à l’AFP.
Un symbole du clan Ben Ali
Belhassen Trabelsi avait fui la Tunisie au moment de la révolution de 2011, après la chute de Ben Ali, pour s’installer au Canada. Ce dernier lui avait refusé l’asile politique en 2016, le poussant à rejoindre la France. Tunis le réclame pour cinq affaires ayant déjà abouti à des condamnations par défaut pour des infractions économiques et financières.
L’homme d’affaires avait tenté d’obtenir une réconciliation judiciaire via l’Instance vérité et dignité (IVD), en proposant de restituer un milliard de dinars (environ 350 millions d’euros). Mais l’arbitrage n’a jamais abouti. Le clan Ben Ali avait accaparé, selon la Banque mondiale, jusqu’à 21% des bénéfices du secteur privé tunisien en 2010, illustrant l’emprise d’une oligarchie familiale sur l’économie du pays.
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