Le journaliste français Christophe Gleizes, emprisonné en Algérie et jugé en appel mercredi 2 décembre pour "apologie du terrorisme" a demandé mercredi 2 décembre la "clémence" de la cour d’appel de Tizi Ouzou, quelques instants avant que le parquet ne demande l’alourdissement de sa peine à dix ans de prison. Âgé de 36 ans, le journaliste, arrêté fin mai 2024 en Algérie et condamné en première instance à sept ans pour "apologie du terrorisme", a reconnu à la barre avoir commis "beaucoup d’erreurs journalistiques malgré (ses) bonnes intentions". Sa compagne et ses parents assistaient à l’audience.
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Christophe Gleizes a admis qu’il aurait dû solliciter un visa de journaliste et non un visa touristique pour réaliser son reportage en Algérie. Pour le représentant du parquet, l’accusé "n’est pas venu en Algérie pour accomplir un travail journalistique mais (pour commettre) un acte hostile". Le journaliste collaborait notamment aux magazines français So Foot et Society et s’était rendu en mai 2024 à Tizi Ouzou pour couvrir la Jeunesse Sportive de Kabylie.
Un procès marqué par les tensions diplomatiques
Arrêté le 28 mai 2024, Christophe Gleizes avait été placé sous contrôle judiciaire avant son premier procès, où il avait été poursuivi pour "apologie du terrorisme" et "possession de publications dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national", selon Reporters sans frontières. Interrogé sur sa rencontre, en 2021, avec Ferhat Mehenni, président du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie, mouvement classé terroriste par Alger, il a affirmé : "Je n’étais pas au courant et j’ai honte de le dire."
Appels à sa libération
Christophe Gleizes, la voix brisée, a déclaré qu’il n’avait "qu’une seule douleur, celle d’être coupé de (sa) famille". Son avocat, Emmanuel Daoud, espère une "issue favorable" dans un contexte d’apaisement entre Paris et Alger, marqué par la récente libération de Boualem Sansal. Plusieurs médias français et organisations, dont RSF, ont plaidé pour sa remise en liberté, estimant qu’il n’a "commis aucun crime". Emmanuel Daoud a rappelé qu’un journaliste "ne fait pas de politique", et a exprimé son respect pour une justice algérienne "indépendante et souveraine".
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