Le président gabonais Brice Oligui Nguema a franchi un cap politique majeur. Samedi 6 juillet, il a officiellement fondé son propre parti politique, baptisé Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), lors d’une assemblée générale constitutive tenue au palais des sports de Libreville. Cette création marque une nouvelle étape dans l’ancrage politique du général devenu chef de l’État après avoir renversé Ali Bongo en août 2023.
Dans un communiqué introductif, l’UDB affirme incarner "la volonté partagée de reconstruire le contrat social gabonais après la brillante victoire présidentielle" de Brice Oligui. Sa devise — inclusivité, développement, félicité — ambitionne de "rassembler, transformer et élever le Gabon", en rupture avec la dynastie Bongo qui a gouverné le pays durant plus d’un demi-siècle.
Une rupture assumée avec l’héritage Bongo
Devant plusieurs milliers de sympathisants, parmi lesquels des membres du gouvernement et d’anciens piliers du régime déchu, Brice Oligui Nguema a affirmé vouloir "tourner la page d’un parti unique instrumentalisé par le pouvoir". Une référence directe au Parti Démocratique Gabonais (PDG), qui a dominé la vie politique du pays pendant 56 ans sous Omar Bongo, puis son fils Ali.
"Je ne souhaite pas créer un parti électoraliste qui instrumentalise les élections", a martelé le président gabonais. Il a également annoncé l’organisation de primaires internes pour désigner les candidats du parti, affirmant vouloir laisser "le dernier mot à la base", dans une volonté affichée de légitimation démocratique.
Un parti présidentiel au cœur de la recomposition politique
L’UDB se présente comme le nouveau moteur de la majorité présidentielle et entend s’imposer comme un acteur incontournable dans un paysage politique en pleine recomposition. Depuis le coup d’État de 2023, Brice Oligui Nguema a consolidé son autorité, culminant avec son élection en avril 2025, remportée avec 94,85 % des suffrages.
La création de l’UDB vient ainsi structurer son pouvoir autour d’un appareil politique propre, distinct de l’héritage du PDG, tout en intégrant d’anciens cadres de l’ancien régime. Une stratégie qui vise à rassembler les soutiens tout en répondant à une exigence de renouvellement démocratique.
Reste à savoir comment cette nouvelle formation s’inscrira dans la durée et quel rôle elle jouera dans le processus de transition et de réformes annoncées par le président gabonais.
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