- Actualisé à 17h30. Le parquet national antiterroriste (Pnat) a indiqué jeudi qu'il allait faire appel du non-lieu ordonné par des juges parisiennes concernant Agathe Habyarimana. Le Pnat "entend relever appel de cette décision, rendue alors même qu'un recours" doit être examiné, explique le ministère public à l'AFP.
Deux juges d’instruction parisiennes ont ordonné mercredi 20 août un non-lieu en faveur d’Agathe Habyarimana, 82 ans, veuve du président rwandais Juvénal Habyarimana, dont l’assassinat en avril 1994 avait déclenché le génocide des Tutsi. Selon l’ordonnance consultée par l’AFP, il "n’existe pas de charges suffisantes (…) qu’elle ait pu être complice d’acte de génocide" ou avoir participé à une "entente en vue de commettre le génocide". La perspective d'un procès s'éloigne pour la veuuve de l'ancien président.
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Un dossier au long cours
Placée sous le statut de témoin assisté depuis 2016, Agathe Habyarimana faisait l’objet d’une enquête ouverte en France en 2008 après une plainte du Collectif des parties civiles pour le Rwanda. Le parquet national antiterroriste (Pnat) avait demandé à plusieurs reprises sa mise en examen pour entente en vue de la commission du génocide, mais les juges ont toujours écarté cette option.
"Une victime", pas une coupable selon les magistrates
Les magistrates considèrent Agathe Habyarimana "non comme auteure de génocide, mais bien comme une victime de l’attentat terroriste" qui a coûté la vie à son mari et à plusieurs proches. Les associations de victimes l’accusent toutefois d’avoir appartenu à l’"akazu", le cercle rapproché du pouvoir hutu accusé d’avoir orchestré les massacres.
Entre avril et juillet 1994, le génocide a fait environ 800 000 morts, selon l’ONU, principalement des Tutsi et des Hutu modérés.
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