Côte d’Ivoire : le porte-parole du PDCI Soumaïla Bredoumy, écroué pour “actes terroristes” et “complot” en pleine séquence post-électorale

Actus. Soumaïla Bredoumy, député et porte-parole du principal parti d’opposition, le PDCI, a été placé, jeudi 27 novembre, sous mandat de dépôt à Abidjan. Il fait face à 18 chefs d’accusation, dont “actes terroristes”, “assassinat” et “complot contre l’autorité de l’État”, alors que l’opposition dénonce une “stratégie d’intimidation” et que les tensions persistent après la présidentielle d’octobre.

Côte d’Ivoire : le porte-parole du PDCI Soumaïla Bredoumy, écroué pour “actes terroristes” et “complot” en pleine séquence post-électorale
Le porte-parole du PDCI Soumaïla Bredoumy

Un cadre du PDCI incarcéré pour 18 chefs d’accusation 

Soumaïla Bredoumy, figure du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a été écroué jeudi au Pôle pénitentiaire d’Abidjan. Selon ses avocats, il est poursuivi pour 18 chefs d’inculpation extrêmement lourds, parmi lesquels “actes terroristes”, “assassinat”, “atteinte à l’ordre public”, “complot” ou encore “atteinte aux opérations électorales”. Député et candidat aux législatives de décembre, M. Bredoumy avait été placé en garde à vue mercredi, après plusieurs mois passés à l’étranger. Ses conseils affirment ne pas connaître les faits précis reprochés à leur client, lequel “ne reconnaît pas ces motifs”. Ils indiquent avoir obtenu des conditions de détention aménagées, en raison de son statut parlementaire. 
Son arrestation intervient dans un contexte où plusieurs dizaines d’opposants ont déjà été interpellés au cours de cette année électorale, même si peu de hauts responsables avaient jusqu’ici été inculpés. 

L’opposition dénonce une “procédure arbitraire” 

Le PDCI a réagi vivement à cette mise sous mandat de dépôt, dénonçant “une procédure illégale, arbitraire” ainsi qu’une “stratégie d’intimidation” visant, selon lui, les voix dissidentes. Le parti a demandé la “libération immédiate” de son porte-parole.

Le climat reste tendu dans le sillage de la présidentielle du 25 octobre, remportée par le président sortant Alassane Ouattara. Si le scrutin s’est déroulé globalement dans le calme, au moins onze personnes ont péri selon les autorités, et des dizaines de militants d’opposition ont été arrêtés. Plusieurs condamnations, dont plus d’une centaine à trois ans de prison ferme, ont ciblé des manifestants protestant contre la possibilité d’un quatrième mandat pour le chef de l’État. 

A lire aussi : Côte d’Ivoire : le PPA-CI, parti de Laurent Gbagbo, sanctionne 22 cadres candidats aux législatives malgré le boycott

Les autorités, de leur côté, assurent que les procédures sont régulières et sans lien avec l’appartenance politique. Mais l’opposition rappelle que plusieurs de ses leaders – dont Damana Pickass du PPA-CI, écroué début novembre – ont été visés par des charges semblables. 
Le Conseil national de sécurité a également prolongé jusqu’en janvier l’interdiction des manifestations politiques, à l’exception de celles liées au processus électoral. Une mesure qui alimente encore les critiques dans un pays où les périodes électorales réveillent régulièrement des tensions profondes. 

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