La cour d’appel de Versailles a reporté à février sa décision sur la demande d’extradition visant le journaliste et homme d’affaires sénégalais Madiambal Diagne. Les juges réclament au Sénégal des précisions sur les accusations ainsi que des garanties judiciaires. Exilé en France, le patron du groupe Avenir Communication se dit “soulagé” mais dénonce une procédure “politique” et un climat délétère pour la liberté de la presse dans son pays.
Ecoutez Madiambal Diagne
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La justice française demande des éclaircissements : “Le Sénégal doit satisfaire les demandes de la justice française”
Devant la cour d’appel de Versailles, la procédure d’extradition engagée par le Sénégal contre Madiambal Diagne a été jugée insuffisamment étayée. Les magistrats ont ordonné un supplément d'information, réclamant aux autorités de Dakar des documents, des justificatifs juridiques et des garanties quant au respect d’un procès équitable. Une décision accueillie avec “beaucoup de soulagement”, confie le journaliste : “Le gouvernement du Sénégal a voulu précipiter les choses en cherchant à mettre la main sur moi, peut-être parce que je suis un empêcheur de tourner en rond. La cour d’appel de Versailles a demandé des précisions sur la réalité des faits, ce qui n’a pas été fait. Le Sénégal a l’obligation de satisfaire les demandes de la justice française.” déclare le patron de presse et homme d’affaires. La prochaine audience est fixée au 3 février 2026.
La Cour d’Appel de Versailles à donné une belle leçon de Justice au Sénégal. Les juges exigent: Des garanties d'un procès juste et équitable, la précision des faits qui me sont reprochés, leur base légale et la période de leur commission, d'expliquer le circuit du Mandat d'arrêt.
— Diagne Madiambal (@MadiambalD) November 25, 2025
Madiambal Diagne rejette les accusations : “Les accusations sont ridicules et grotesques”
Le Sénégal reproche au patron de presse des infractions financières, de l’escroquerie et du blanchiment dans le cadre de contrats entre son entreprise et l’État sénégalais. IL est accusé de rétrocommissions présumées d'environ 21 milliards de francs CFA, liées à des transactions suspectes entre vos comptes et ceux d'Ellipse Projects, une entreprise française spécialisée dans la construction d'infrastructures hospitalières en Afrique. Mais l’intéressé s’inscrit en faux : “Les accusations sont ridicules et grotesques, tout le monde le sait. Nous sommes sous-traitants au même titre que d’autres entreprises pour Ellipse Projects, mais seule mon entreprise a été épinglée. Et la plus grosse curiosité est qu’Ellipse Projects, signataire du marché, n’a même pas été inquiétée.”
Pour lui, la procédure a une dimension clairement politique :
“C’est un règlement de comptes politique. Mes rapports avec Ousmane Sonko sont très clivants. Je n’ai pas arrêté de dénoncer des dérives dictatoriales du régime.”
Liberté de la presse et climat politique : “La liberté de la presse au Sénégal a reculé”
Alors que deux journalistes ont été arrêtés fin octobre pour avoir simplement réalisé une interview avec lui, Madiambal Diagne alerte sur une dégradation inédite des conditions d’exercice du journalisme : “La liberté de la presse au Sénégal a reculé, et c’est malheureux pour l’histoire du Sénégal et pour son image en Afrique.”
A lire aussi : Extradition du patron de presse sénégalais Madiambal Diagne : la justice française reporte sa décision à février 2026
Un retour au pays… mais seulement avec des garanties
S’il vit aujourd’hui en France, le journaliste assure n’avoir aucune intention de s’y installer durablement : “J’ai ma vie, mon avenir et ma famille au Sénégal. Ma volonté est de retourner dans mon pays, mais dans un contexte où je pourrai parler dans un procès juste et équitable, ce qui n’est pas garanti aujourd’hui.”
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