Une décision reportée faute d’éléments suffisants
La justice française a décidé lundi de reporter à février sa décision concernant la demande d’extradition visant le journaliste et homme d’affaires sénégalais Madiambal Diagne. À l’issue de l’audience à la cour d’appel de Versailles, la chambre de l’instruction a annoncé un « supplément d’information » et la transmission de questions aux autorités sénégalaises. Selon l’avocat du patron de presse, Me Vincent Brengarth, la juridiction souhaite obtenir « des pièces et informations complémentaires relatives à la procédure et au régime juridique applicable au Sénégal ». Il a salué « une première victoire », estimant que « les faits reprochés » à son client, ainsi que leur qualification juridique, « ne sont pas suffisamment précis ».
Madiambal Diagne, soutenu par une vingtaine de membres de la diaspora sénégalaise présents à Versailles, s’est dit « soulagé » et « rassuré » par la décision, évoquant une justice française « sereine » et « indépendante ».
La Cour d’Appel de Versailles à donné une belle leçon de Justice au Sénégal. Les juges exigent: Des garanties d'un procès juste et équitable, la précision des faits qui me sont reprochés, leur base légale et la période de leur commission, d'expliquer le circuit du Mandat d'arrêt.
— Diagne Madiambal (@MadiambalD) November 25, 2025
Des accusations financières contestées et un mandat d’arrêt international
Les autorités sénégalaises ont émis en septembre un mandat d’arrêt international à l’encontre du patron du groupe Avenir Communication, éditeur du quotidien Le Quotidien. Avant son départ pour la France, il avait été convoqué par la Division des investigations criminelles dans le cadre d’une enquête sur des « transactions financières suspectes ».
La justice sénégalaise l’accuse d’« infractions à caractère financier, escroquerie et blanchiment », liées à des contrats entre entreprises et avec l’État sénégalais. Son départ du territoire, malgré une interdiction de sortie, a accéléré la procédure d’extradition.
La cour d’appel de Versailles souhaite également des clarifications sur le « circuit » emprunté par la demande sénégalaise et sur les « garanties » offertes à M. Diagne en cas de retour à Dakar, signe que le dossier est jugé « loin d’être mûr ».
Un climat de tension autour de la liberté de la presse
L’affaire Madiambal Diagne intervient dans un contexte délicat pour les médias au Sénégal. Fin octobre, deux journalistes ont été arrêtés après avoir interviewé M. Diagne depuis la France. Ils ont été relâchés, mais ces arrestations ont provoqué de vives protestations au sein de la profession et de la classe politique, alimentant les inquiétudes sur les pressions exercées contre la presse.
A lire aussi : Le patron de presse sénégalais Madiambal Diagne, visé par un mandat d’arrêt du Sénégal, arrêté puis relâché en France
La prochaine audience devant la cour d’appel de Versailles est prévue le 3 février 2026, date à laquelle la justice française pourrait enfin se prononcer — si les éléments attendus ont été fournis.
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