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Sénégal : la journaliste Maïmouna Ndour Faye libérée après deux jours de garde à vue

Actus. Arrêtée pour avoir interviewé un patron de presse recherché, la directrice de 7TV a retrouvé la liberté ce jeudi matin à Dakar. Son interpellation avait provoqué une vague d’indignation dans le pays.

Sénégal : la journaliste Maïmouna Ndour Faye libérée après deux jours de garde à vue
La journaliste Maïmouna Ndour Faye, directrice de la chaîne de télévision 7TV, a été libérée jeudi matin, 30 octobre - Capture d'écran - 7TV

Deux jours après son arrestation très médiatisée, la journaliste Maïmouna Ndour Faye, directrice de la chaîne de télévision 7TV, a été libérée jeudi matin, 30 octobre, à Dakar, selon son avocat Me Amadou Sall. Elle avait été interpellée mardi soir dans les locaux de sa rédaction, alors que sa chaîne diffusait une interview préenregistrée de Madiambal Diagne, patron de presse actuellement en France et visé par un mandat d’arrêt émis par la justice sénégalaise.

Une arrestation qui secoue la presse sénégalaise

Selon son avocat, la journaliste avait été placée en garde à vue pour “atteinte à la sûreté de l’État et atteinte à l’autorité de la justice” avant d’être déférée devant le procureur. Le rédacteur en chef de 7TV, Seckou Diémé, a précisé qu’elle restait “à la disposition de la justice”, tout en étant interdite de s’exprimer publiquement sur l’affaire.

Des images diffusées par sa rédaction montrent la journaliste accueillie sous les applaudissements de collègues et de proches à sa sortie.

Un autre journaliste, Babacar Fall, directeur de la radio RFM, avait également été arrêté mercredi matin après avoir interviewé en direct le même Madiambal Diagne. Il a été libéré dans la soirée sans poursuite.

Des médias suspendus, des protestations en chaîne

Depuis ces interpellations, les signaux de 7TV et de TFM, appartenant au même groupe que RFM, ont été suspendus sur la TNT sénégalaise. Cette décision et les arrestations ont provoqué une levée de boucliers dans les rédactions et au sein de la classe politique.

Plusieurs organisations de presse ont annoncé la création d’un “Front pour la défense de la liberté de la presse”, tandis qu’un rassemblement prévu jeudi devant 7TV a été interdit par la préfecture de Dakar.

Des ONG internationales, dont Amnesty International, ont réclamé la libération immédiate des journalistes, dénonçant “l’intrusion des forces de sécurité dans les médias et la coupure arbitraire des signaux”.

Une affaire à forte charge politique

L’interview à l’origine de l’affaire avait donné la parole à Madiambal Diagne, patron du groupe Avenir Communication, éditeur du quotidien Le Quotidien. Depuis la France, il avait affirmé que son dossier était “politique” et qu’il détenait des documents compromettants pour le Premier ministre Ousmane Sonko.

Ancien soutien du président Macky Sall (2012-2024), M. Diagne s’était ensuite présenté sans succès aux législatives de 2024 sous une liste d’opposition. Il a été placé sous contrôle judiciaire en France, mesure levée mardi, et doit être entendu le 4 novembre par la justice française.

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