Culture. Mort de Biyouna : “Elle est notre Simone Signoret” selon la réalisatrice franco-algérienne, Yamina Benguigui

Actus. La réalisatrice franco-algérienne Yamina Benguigui salue la mémoire de l’actrice iconique Biyouna, décédée mardi 25 novembre à Alger à l’âge de 73 ans. Très émue, elle évoque, sur Africa Radio, une “immense actrice” et une figure majeure du cinéma franco-algérien, qu’elle avait dirigée dans la série Aïcha entre 2008 et 2011.

Culture. Mort de Biyouna : “Elle est notre Simone Signoret” selon la réalisatrice franco-algérienne, Yamina Benguigui
L'actrice algérienne Biyouna, décédée le 25 novembre 2025 - Flickr

 “Un énorme séisme” : l’émotion de Yamina Benguigui après la disparition de l’icône algérienne 

 

Yamina Benguigui : "Elle est notre Simone Signoret"


 

Apprenant la mort de Biyouna, Yamina Benguigui dit s’être “effondrée”. « Pour moi, c’est un énorme séisme. Je savais qu’elle était malade, j’étais en relation permanente avec sa fille, mais quand j’ai appris la nouvelle, je me suis écroulée », confie la réalisatrice. 
Pour elle, la disparition de l’actrice laisse un vide immense : « Nous perdons énormément. Elle est partie avec une partie de notre indépendance, de notre liberté, de notre joie de vivre, de ce qu’elle était : son rire, son talent. C’était une immense actrice, une icône. Elle nous a enveloppés pendant des années. » 

Yamina Benguigui/Africa Radio

Née à Belouizdad, révélée très jeune dans la série culte Al-Hariq, Biyouna a marqué des générations de spectateurs par sa voix grave, son audace et son charisme. Après avoir bravé la décennie noire en refusant de quitter l’Algérie, elle s’était imposée en France sous la direction de Nadir Moknèche (Le Harem de Madame OsmaneViva LaldjérieDélice Paloma) avant de briller dans La Source des femmes ou Le Flic de Belleville
 

“Elle avait une personnalité iconique et unique” : souvenirs du tournage de Aïcha 

 Yamina Benguigui se souvient d’une comédienne totale, capable d’habiter n’importe quel rôle « Elle avait une personnalité incroyable, iconique, unique. D’abord, c’est une grande actrice. Elle savait manier à la fois le drame, la dérision, le rire », explique-t-elle.

Pour la série Aïcha, Biyouna incarnait une femme habitant la banlieue. « On aurait cru qu’elle avait vécu toute sa vie en banlieue. Elle savait attraper les mots, le sens, la musique. C’était une excellente comédienne, avec une intuition incroyable », poursuit la réalisatrice. Son aisance auprès d’acteurs de tous horizons l’impressionnait : « Elle pouvait jouer avec Isabelle Adjani, Sofia Essaïdi, comme se retrouver dans les films de Nadir Moknèche. Elle avait cette dimension-là. Et elle a participé au succès incroyable de Aïcha. » 

“Elle est notre Simone Signoret” : l’héritage d’une pionnière 

Pour Yamina Benguigui, Biyouna laisse derrière elle un héritage profond, bien au-delà des écrans. « Biyouna laisse une trace indélébile. Elle a marqué le cinéma algérien, franco-algérien et le cinéma français », affirme-t-elle.

Arrivée dans les années 1970 puis révélée à un public international, l’actrice a ouvert des voies nouvelles : « Elle est cette image qui nous montre un chemin. Elle est notre Simone Signoret. Elle a marqué l’histoire algérienne, l’histoire franco-algérienne. Et nous avons beaucoup perdu. » 
Avec sa disparition, le cinéma des deux rives perd l’une de ses voix les plus singulières, une artiste libre et entière, qui aura marqué les imaginaires par sa force, son humour et son talent incomparable. 
 

 



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