D’une longueur de 1 443 kilomètres, l’oléoduc reliant ouest de l'Ouganda à la Tanzanie fait partie d’un programme d’investissement du groupe TotalEnergies, des deux pays, et de la compagnie chinoise CNOOC qui s’élève à dix milliards de dollars (neuf milliards d'euros).
La Cour de Justice de l'Afrique de l'Est (EACJ) a déclaré mercredi 26 novembre le rejet d’un recours qui avait été déposé contre le projet par quatre organisations africaines de la société civile. "Nous sommes déçus", a réagi Dale Onyango, l'un des avocats des plaignants.
Rejeté pour des raisons de procédures
L’EACJ a rejeté le recours des organisations car il avait été déposé hors d'un délai de 60 jours, ce qui confirme une décision de 2023 d'une cour tanzanienne. "Ce tribunal ne peut exercer sa juridiction sur un litige, aussi manifeste ou flagrante que soit la violation, si l'affaire est prescrite", a justifié la Cour est-africaine. "L'affaire n'a pas été entendue sur le fond. Ce qui s'est passé au cours des trois à quatre dernières années, ce sont des questions préliminaires (…) sans substance", a déploré Dale Onyango.
L’impact du projet : zones d’ombre du côté de TotalEnergies
Plusieurs groupes de défense des droits humains ont dénoncé les conditions dans lesquelles le projet a été mis en place par TotalEnergies. Selon ces groupes, on compterait plus de 100 000 personnes affectées par le projet : beaucoup aur aient perdu leurs terres sans compensation adéquate, et certaines auraient été contraintes de signer des accords qu'elles ne comprenaient pas.
Au centre de l'Ouganda, Yiga Cosmas, un agriculteur de 74 ans, a affirmé être "déprimé". Il assure avoir refusé de signer un accord financier parce qu'il "sous-évaluait" ses cultures. L’agriculteur a perdu un peu plus de deux hectares de terres fertiles, la perte de plus de 50 manguiers lui coûtant, dit-il, près de 40 000 dollars, ou 34 500 euros, par an. Le groupe français a réfuté les accusations, avançant les chiffres suivants : "environ 18 500 foyers" auraient été impactés par le projet, dont 99,2% auraient été compensés, et 775 foyers auraient été relogés dans des maisons neuves.
Qualifié de "bombe carbonique" par l’Institut de la Responsabilité Climatique, le projet est également dénoncé par les défenseurs de l'environnement. En 2023, un tribunal français a rejeté, également pour des raisons de procédure, un recours déposé par plusieurs ONG contre TotalEnergies.
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