Tunisie : jusqu’à 45 ans de prison en appel dans le procès pour complot visant des figures de l’opposition

Actus. La cour d’appel de Tunis a confirmé, vendredi 28 novembre, des peines extrêmement lourdes, allant jusqu’à 45 ans de prison, contre une quarantaine d’opposants accusés de “complot contre la sûreté de l’État” et d’“adhésion à un groupe terroriste”. Un verdict dénoncé de longue date par les ONG comme politiquement motivé.

Tunisie : jusqu’à 45 ans de prison en appel dans le procès pour complot visant des figures de l’opposition
En Tunisie, jusqu'à 45 ans de prison en appel dans le procès des opposants pour complot - Wikimedia commons

Des condamnations inédites visant les principaux opposants au président Saied 

Selon plusieurs médias tunisiens citant une source officielle, la cour d’appel de Tunis a rendu vendredi des verdicts allant jusqu'à 45 ans de prison dans le procès dit “du complot”, qui concerne 37 accusés, parmi lesquels des figures majeures de l’opposition. La plupart sont détenus depuis 2023, accusés de complot contre l’État et d’appartenance à une organisation terroriste, des charges que les défenseurs des droits humains qualifient depuis plus d’un an de “politiquement instrumentalisées”. 
Parmi les personnalités condamnées figurent Jawhar Ben Mbarek, chef de la coalition d’opposition FSN, ainsi que les dirigeants de partis Issam Chebbi et Ghazi Chaouachi. Les politiciens Khayam Turki et Ridha Belhaj, tout comme l’homme d’affaires influent Kamel Ltaief, sont également concernés par ces lourdes peines. 

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Un procès critiqué comme “politique” par les ONG et l’opposition 

Les organisations de défense des droits humains — nationales comme internationales — dénoncent depuis le début une procédure motivée par des considérations politiques, dans un contexte marqué par le durcissement autoritaire du président Kais Saied. Les accusés, arrêtés au cours d’une vaste vague d’interpellations en 2023, rejettent toutes les charges, qu’ils estiment fabriquées pour neutraliser l’opposition. 

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Alors que la Tunisie traverse une crise institutionnelle profonde depuis la prise de pouvoir élargie de Kais Saied en 2021, ces nouvelles condamnations risquent d’accentuer encore les tensions autour de l’indépendance de la justice et du respect des droits fondamentaux. 
 
 
 

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