Guinée : la campagne pour la présidentielle du 28 décembre officiellement lancée

Actus. Les neuf candidats en lice disposent d’un mois pour convaincre les électeurs, alors que s’ouvre ce vendredi 28 novembre une campagne sous haute tension. Le général Mamadi Doumbouya, chef du régime militaire et grand favori du scrutin, affronte une opposition affaiblie, privée de ses figures historiques interdites de candidature ou exilées.

Guinée : la campagne pour la présidentielle du 28 décembre officiellement lancée
Le général Mamadi Doumbouya - Wikimedia commons

Une campagne marquée par l’absence des grands opposants 

Après quatre années de transition consécutives au coup d’État du 5 septembre 2021, la Guinée entre ce vendredi 28 novembre dans la période officielle de campagne pour la présidentielle prévue le 28 décembre. Mais ce rendez-vous électoral s’ouvre dans un climat pesant : fermetures de grands médias audiovisuels privés, disparition de voix critiques et exil prolongé des principaux opposants au général Mamadi Doumbouya. 
Ce dernier, candidat indépendant, apparaît comme le grand favori, d’autant que la Cour suprême a écarté les poids lourds de la scène politique guinéenne. Ses huit adversaires, dont trois participent à leur première présidentielle, n’ont jamais dépassé les 4 % lors de précédents scrutins. 
Le chef du régime militaire peut s’appuyer sur le mouvement Génération pour la modernité et le développement (GMD) et une machine de campagne dirigée par le Premier ministre Bah Oury, assisté de deux ministres. Un paradoxe, alors que les autorités assurent que le gouvernement restera neutre pour garantir la continuité de l’État. 

Opposition fragmentée, exilée ou emprisonnée

Les figures majeures de l’opposition guinéenne ne participeront pas à cette élection. Cellou Dalein Diallo (UFDG), Sidya Touré (UFR) et l’ancien président Alpha Condé (RPG) demeurent en exil depuis trois ans et n’ont pas pu présenter leur candidature pour des raisons juridiques. Aliou Bah (MoDeL), plus jeune représentant de l’opposition, est en prison depuis près d’un an. 

A lire aussi et réécouter : Présidentielle en Guinée : “Il n’y aura pas d’élection, c’est une mascarade “ selon l’opposant Cellou Dalein Diallo

En l’absence de ces leaders, le scrutin se présente comme largement déséquilibré, malgré la présence de candidats déterminés à porter une alternative, tels que Faya Millimono, Makalé Camara ou Abdoulaye Yéro Baldé. Une innovation vient toutefois marquer cette campagne : chacun des neuf candidats bénéficie d’une subvention publique de deux milliards de francs guinéens (environ 200 000 euros). Une première dans l’histoire politique du pays, destinée à favoriser une compétition plus équitable — même si le contexte politique actuel en limite la portée.

 
 

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