Inquiétudes de l’ONU
Trois rapporteurs spéciaux de l'ONU sur la torture, la liberté d'association et les défenseurs des droits de l'homme, ainsi que le groupe de travail des Nations unies sur les disparitions forcées, ont indiqué que leur lettre commune avait été laissée sans réponse. Les experts ont exprimé leur inquiétude quant aux "allégations d'enlèvement, de disparition forcée et de torture du défenseur des droits de l'homme Abdoul Sacko, ainsi que la disparition forcée prolongée des défenseurs des droits humains Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah".
Si ces allégations devaient être confirmées, ont-ils écrit, "le gouvernement guinéen aurait gravement violé les droits humains fondamentaux et ses engagements en matière de droit international des droits de l'homme". La lettre, écrite en avril, a été rendue publique cette semaine après 60 jours sans réponse.
#Guinée: Dans une communication rendue publique ce 24 juin, la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits humains, @MaryLawlorhrds, accompagnée d’autres experts onusiens, tire la sonnette d’alarme sur de graves allégations d’enlèvements, de… pic.twitter.com/FgwqLzBMfp
— Tournons La Page (@TournonsLaPage) June 25, 2025
Mamadou Billo Bah et Oumar Sylla sont portés disparus depuis juillet 2024
Opposant connu au régime militaire, Abdoul Sacko a été enlevé en février par des hommes masqués à son domicile. Il a été découvert le lendemain "torturé" et en état "critique", selon son avocat. Son Forum pour un gouvernement des forces actives, qui appelle au retour à un gouvernement civil en Guinée, a dénoncé un "kidnapping" et pointé du doigt le pouvoir militaire. Les autorités guinéennes "n'ont pas même ouvert une enquête sur les circonstances de son enlèvement et les allégations de torture", ont écrit les experts de l'ONU sur son cas. Quant à Mamadou Billo Bah et Oumar Sylla (également connu comme Fonike Mengue) - deux figures d'opposition qui ont également appelé au retour à un gouvernement civil -, ils sont portés disparus depuis juillet 2024. "Le sort de M. Sylla et de M. Bah et le lieu où ils se trouvent restent inconnus", soulignent les experts de l'ONU.
Ils expriment leur crainte que les disparitions forcées ne servent "à réduire au silence les membres de la société civile, l'opposition politique et la dissidence". Ils demandent a être informés sur tout élément permettant de connaître le sort de ces deux hommes, et les raisons légales de leur détention au cas où ils ont été arrêtés. Ils demandent aux autorités guinéennes de prévenir "toute atteinte irréparable" à la vie des trois opposants Sacko, Sylla et Bah.
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