Tunisie. En grève de la faim, l’opposant Jawhar Ben Mbarek dans un état "alarmant", selon sa famille

 Une santé en danger, selon ses proches 

 « Je ne l’ai pas reconnu, il bougeait avec difficulté, il ne pouvait pas parler », a témoigné, en larmes, sa sœur Dalila Ben Mbarek Msaddek, également avocate, après lui avoir rendu visite à la prison de Belli, dans le nord de la Tunisie. Selon elle, le juriste de 53 ans est « accablé » par un fort sentiment d’injustice. 
Plusieurs avocats, dont Samir Dilou et Ayachi Hammami, ont aussi alerté sur la gravité de son état. « Son état est inquiétant », a affirmé Me Dilou à l’AFP, appelant à lui « fournir les soins nécessaires ». Me Hammami a, de son côté, exigé son « transfert immédiat à l’hôpital », tout en tenant « l’administration pénitentiaire, le ministère de la Justice et le président de la République responsables de tout ce qui pourrait lui arriver ».

🚨🚨La vie de Jawhar Ben Mbarek, prisonnier politique en Tunisie, est gravement menacée en raison d'une grève de la faim qu'il a entamée. Son père alerte la communauté internationale sur l'urgence de la situation et met en garde le président Kaïs Saïed contre d'éventuelles… pic.twitter.com/TvjlqPYwtC

— Gargabil (@Gargabil) November 4, 2025

Une détention dénoncée comme « arbitraire » 
 

Jawhar Ben Mbarek, ancien conseiller du gouvernement et figure du mouvement « Citoyens contre le coup d’État », est détenu depuis février 2023. En avril 2025, il a été condamné à 18 ans de prison pour « complot contre la sûreté de l’État » et « adhésion à un groupe terroriste », dans un vaste procès visant plusieurs opposants au président Kaïs Saïed. Il est également poursuivi au titre du décret-loi 54, adopté en 2022, qui punit la diffusion de « fausses informations » et est régulièrement critiqué par les ONG comme un outil de répression politique. 

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Les autorités réfutent toute dégradation 

Dans un communiqué, le Comité général des prisons a assuré que « l’état de santé des personnes concernées [par la grève de la faim] est normal et stable », se fondant sur « les examens médicaux effectués quotidiennement ». Jawhar Ben Mbarek reste une figure de proue du Front du salut national (FSN), principale coalition de l’opposition née après le coup de force du 25 juillet 2021, lorsque Kaïs Saïed s’est arrogé les pleins pouvoirs.