Tunisie : la famille de l’opposant Jawhar Ben Mbarek dénonce des « violences » et des « actes de torture » en prison

Un opposant affaibli et victime d’agressions selon sa défense 

L’opposant tunisien Jawhar Ben Mbarek, chef du Front de salut national (FSN), a été « frappé et malmené » en prison, ont affirmé mercredi sa famille et son avocate. Très affaibli par une grève de la faim entamée il y a deux semaines pour dénoncer sa détention jugée « arbitraire », le quinquagénaire aurait été agressé par des détenus sur ordre de gardiens. 
« Les agents ont ordonné aux détenus de l’agresser. Ils l’ont torturé car il refusait de manger », a déclaré sur Facebook son avocate et sœur, Dalila Msaddek, en larmes. Elle affirme que les coups ont laissé « des ecchymoses sur son flanc » et qu’il a « perdu connaissance » après l’attaque.

🇹🇳#Tunisie : Le président du mouvement @Doustourna Jaouhar Ben Mbarek est en grève totale de la faim depuis le 29 octobre 2025 pour potester contre sa condamnation à 18 ans de prison et sa santé se dégrade fortement
📣Il doit être immédiatement libéré !
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— The Observatory (@OBS_defenders) November 12, 2025

Jawhar Ben Mbarek, emprisonné depuis février 2023 et condamné en avril à 18 ans de réclusion pour « complot contre la sûreté de l’État » et « adhésion à un groupe terroriste », doit comparaître en appel le 17 novembre aux côtés d’une quarantaine d’autres figures de l’opposition. 

Des accusations graves, rejetées par les autorités pénitentiaires 

L’avocate Hanen Khemiri, qui a pu lui rendre visite mercredi matin, a confirmé en conférence de presse « des traces de torture et une côte cassée ». De son côté, le père de l’opposant, le militant Ezzedine Hazgui, affirme avoir rencontré le directeur de la prison, qui a minimisé les faits et accusé les avocats « d’exagérer la situation ». « Je suis convaincu que des gardiens criminels ont tabassé mon fils », a-t-il déclaré. 

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Plusieurs autres opposants, dont Rached Ghannouchi, 84 ans, leader du mouvement Ennahdha, ont lancé une grève de la faim en solidarité avec Jawhar Ben Mbarek. Les autorités pénitentiaires tunisiennes ont, de leur côté, publié un communiqué niant « les rumeurs sur la détérioration de l’état de santé des détenus ». Elles assurent que tous les prisonniers, y compris ceux en grève de la faim, « font l’objet d’un suivi médical constant ».