Le maire d’Orléans Serge Grouard (divers droite), a pris mardi 26 août un arrêté interdisant l’inhumation de Protais Zigiranyirazo, dit "Monsieur Z", considéré comme l’une des figures du génocide rwandais de 1994. Décédé le 3 août à Niamey, au Niger, à l’âge de 87 ans, il devait être enterré le 28 août dans le Grand Cimetière de la ville.
Une personnalité controversée
Frère aîné d’Agathe Habyarimana, veuve du président Juvénal Habyarimana dont l’assassinat le 6 avril 1994 a déclenché le génocide, Protais Zigiranyirazo est vu comme l’un des membres influents du cercle présidentiel soupçonné d’avoir planifié les massacres. En 2008, il avait été condamné à 20 ans de prison par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), avant d’être acquitté en appel un an plus tard. Les juges avaient alors estimé que leurs collègues de première instance s’étaient "gravement fourvoyés dans le traitement des preuves".
Une opposition ferme à l’inhumation
Le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), association française de rescapés et de proches de victimes, avait appelé à empêcher la tenue des obsèques à Orléans. Dans un communiqué, il s’interroge : "Pourquoi le gouvernement français a-t-il accepté qu’il bénéficie d’obsèques à grand spectacle alors qu’il avait refusé de l’accueillir de son vivant ?"
Estimant que cette inhumation serait "incompréhensible au regard de la gravité des faits reprochés" et constituerait "une offense insoutenable à la mémoire des disparus", le maire a invoqué un "risque grave de troubles à l’ordre public" et craint que la tombe ne devienne "un lieu de glorification" pour les auteurs et complices du génocide. Selon lui, près de 400 personnes issues de l’entourage du défunt devaient assister aux obsèques.
Mémoire et tensions
La municipalité a précisé que l’entourage de Protais Zigiranyirazo avait été notifié de l’arrêté d’interdiction et qu’il pouvait le contester en justice.
Entre avril et juillet 1994, environ 800 000 personnes, essentiellement tutsi mais aussi des hutu modérés, ont été massacrées par l’armée rwandaise et les milices extrémistes Interahamwe, selon les Nations unies.
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