La justice française a prononcé en mai un non-lieu en faveur de Bonaventure M., frère de Pascal Simbikangwa, premier Rwandais condamné définitivement en France pour sa participation au génocide des Tutsi en 1994, a appris l’AFP mercredi 8 octobre de source proche du dossier.
Cet homme de 59 ans faisait l’objet d’une enquête depuis 2014 pour génocide, crimes contre l’humanité et complicité de ces crimes. L’information judiciaire avait été ouverte après des déclarations jugées suspectes lors de son audition en tant que témoin au procès de son frère, condamné en 2016 à 25 ans de réclusion pour génocide et complicité de crimes contre l’humanité, une peine devenue définitive en 2018.
"Des témoignages insuffisants et contradictoires"
Bonaventure M. était soupçonné d’avoir appartenu au "bataillon para-commando", unité militaire accusée d’avoir commis de nombreuses exactions pendant le génocide, et d’avoir dirigé des "opérations de ratissage" dans la forêt de Gishwati, au nord-ouest du Rwanda, où plusieurs dizaines de Tutsis réfugiés avaient été exécutés. Il lui était aussi reproché d’avoir participé à des réunions préparatoires à des attaques contre la communauté tutsie.
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Mais après plusieurs années d’enquête, la juge d’instruction du pôle crimes contre l’humanité du tribunal de Paris a estimé que "les témoignages à charge se sont révélés insuffisants dans les précisions apportées et, sur de nombreux points, contredits par d’autres témoignages". Elle a également écarté certains propos considérés comme de simples "déclarations rapportées", non fondées sur des témoignages directs.
"Ce n'est que justice" selon ses avocats
L’information judiciaire n’a donc "pas pu établir" l’existence d’une "intention génocidaire" chez Bonaventure M., qui a toujours nié toute implication. "Malgré les pressions de Kigali et de leurs officines ici, c’est évidemment un non-lieu qui devait intervenir et ce n’est que justice", se sont félicités ses avocats, Fabrice Epstein et Benjamin Chouai.
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