Un ancien policier sud-africain, qui avait reconnu avoir tué un jeune militant anti-apartheid en 1987, a été condamné ce jeudi 10 juillet à 15 ans de prison par un tribunal de Pretoria lors d'une audience diffusée en ligne par le ministère de la Justice.
À l'énoncé de la sentence, rare pour des crimes commis par les autorités ségrégationnistes de l'époque, une vingtaine de personnes arborant des T-shirts aux couleurs du Congrès national africain (ANC, parti ayant lutté contre l'apartheid) et à l'effigie de la victime, Caiphus Nyoka, ont entamé un chant du temps de la lutte contre le gouvernement de la minorité blanche.
L'ex-policier Johan Marais, aujourd'hui âgé de 66 ans, avait déjà été reconnu coupable durant son procès en novembre, lors duquel il avait reconnu les faits.
En 2019, se réveillant à l'hôpital après une tentative de suicide, il avait spontanément avoué à la police, 32 ans après le crime, avoir tiré sur le jeune homme, avait rapporté la presse locale.
Cet homicide avait fait l'objet d'une enquête par la Commission de vérité et de réconciliation, mise en place en 1996 après la fin du régime raciste.
Cet ancien chef d'une unité antiterroriste de la police de l'apartheid était accompagné de trois autres policiers lors de l'opération dans un township à l'est de Johannesburg.
Leur procès a été reporté plusieurs fois, comme souvent dans le système judiciaire sud-africain.
Un crime commis en pleine répression de l’apartheid
Caiphus Nyoka, 23 ans, était un responsable syndicaliste noir, connu dans l'est de l'agglomération de Johannesburg pour ses critiques publiques contre l'apartheid.
Cette nuit de 1987, vers 2h30 du matin, les policiers firent irruption chez lui, en se dirigeant vers la chambre qu'il partageait avec trois camarades.
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"Après l'avoir identifié, ils ont fait sortir les amis de la chambre et lui ont tiré dessus à neuf reprises. Il est décédé sur place des suites de ses multiples blessures par balle", a indiqué le parquet sud-africain dans un communiqué jeudi.
"Cette condamnation a donc une portée et une résonance", ajoute le parquet, "non seulement pour l'État et la société, mais surtout pour les familles des victimes en vue de trouver la paix."
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