Des actes de justice
"Ce sont des actes de justice, de mémoire et de guérison", a affirmé le ministre de la culture. "Ils confirment l'engagement de notre gouvernement à restaurer la dignité, promouvoir la restauration culturelle et affronter l'héritage douloureux du colonialisme et de l'apartheid." Le gouvernement est en contact avec des institutions étrangères pour le retour des dépouilles des peuples indigènes, y compris du groupe Khoïsan, considéré comme l'un des "premiers peuples" du pays, a déclaré le ministre Gayton McKenzie aux journalistes.
Le ministre a annoncé un plan pour inhumer de nouveau les dépouilles de 58 personnes qui avaient été retirées de leurs tombes pour être étudiées par des musées et autres institutions pendant la période coloniale. "Elles étaient exposées dans des musées, étudiées dans des laboratoires et détenues dans des institutions étrangères sans consentement ni respect. Nous corrigeons ces injustices", a-t-il déclaré. "Nous appelons toutes les institutions, ici et à l'étranger, à engager des processus honnêtes et concrets de restitution et de rapatriement."
La “Vénus hottentote”
Gayton McKenzie a cité comme succès le rapatriement en 2012 des dépouilles d'un couple Khoïsan, Klaas et Trooi Pienaar, qui avaient été exhumés illégalement en 1909 et envoyés en Autriche pour étude. Il a également évoqué le retour en Afrique du Sud en 2002 des dépouilles d'une femme Khoîsan, Saartje Baartman, connue comme la "Vénus hottentote", qui fut exhibée comme bête de foire en Europe au XIXe siècle, avant de mourir en France en 1815.
L’Angola, le Zimbabwe : des refuges pour des militants anti-apartheid
Des équipes gouvernementales se rendront également dans des pays voisins comme l'Angola et le Zimbabwe pour inspecter les registres des cimetières afin de retrouver les personnes pouvant y être décédées pendant la lutte contre l'apartheid afin qu'elles puissent être rapatriées, a indiqué le ministre. "Beaucoup ne sont jamais rentrés chez eux. Certains sont morts inconnus, enterrés dans des tombes anonymes, sans que leurs familles puissent les pleurer", a-t-il déclaré. Une mission doit se rendre en Angola dans les prochaines semaines avec une liste de 400 personnes à rechercher, a-t-il annoncé. Le gouvernement est en discussion avec une entreprise australienne de déminage pour obtenir de l'aide afin d'accéder à des zones encore minées après des décennies de guerre civile de l'Angola, qui a pris fin en 2002.
A lire aussi : Afrique du Sud : une enquête relancée sur les “meurtres de Cradock”, 40 ans après
Plus d'un millier d'activistes anti-apartheid sont morts en exil dans des pays d'Afrique mais aussi à Cuba et en Europe, ont déclaré des responsables en septembre lorsque les dépouilles de 42 exilés ont été rapatriées.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.