Au Cameroun, l’opposant Issa Tchiroma Bakary revendique la victoire à l’élection présidentielle du 25 octobre, bien que Paul Biya ait été déclaré vainqueur par le Conseil constituionnel. Après l’annonce des résultats, l'opposant a annoncé être sous la protection d’une partie de l’armée et a appelé à la contestation des résultats par une opération "ville morte" du lundi 3 au mercredi 5 novembre. "Gardons nos commerces fermés, suspendons nos activités, restons chez nous, en silence, pour montrer notre solidarité et rappeler à ce régime que la force d'une économie, c'est son peuple - et ce peuple ne le reconnaît plus comme son leader", a déclaré Issa Tchiroma Bakary. L’appel semble avoir résonné à Douala, mais pas dans la capitale Yaoundé.
Deux villes, deux degrés d’efficacité
L’appel d’Issa Tchiroma Bakary a été largement suivi lundi 3 novembre à Douala. Dans la capitale économique, la fréquentation des rues a baissé, plusieurs commerces et écoles ont fermé leurs portes. Certains commerçants ont tout de même assuré l’ouverture de leur boutique par nécessité. "J'ai une famille à nourrir, j'ai des responsabilités", explique Cédric, vendeur de pièces détachées de téléphone. À Yaoundé, en revanche, la vie a repris son cours : commerces ouverts, enfants à l'école et employés au travail. Le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, a dénoncé dimanche 2 novembre lors d'une conférence de presse "les appels à l'insurrection, aux villes mortes ou à la désobéissance civile, qui sont de nature à mettre en péril la vie de la nation, la paix sociale et le développement économique". Il a également rejeté les accusations de répression violente, affirmant qu'"il n'y a pas eu d'usage disproportionné de la force publique". Le gouvernement a reconnu des morts mardi 28 octobre, sans donner de bilan exact.
Plusieurs raisons de prendre part à l’opération
"Je demande à tous les Camerounais, où qu'ils se trouvent, de rester à la maison pendant trois jours. Ces villes mortes participent de la résistance", a annoncé Issa Tchiroma dans une vidéo postée sur Facebook dans la nuit de dimanche 2 au lundi 3 novembre. À Garoua, une ville dans la région Grand Nord, l'opération était également suivie, les rues peu passantes et les boutiques closes. Parfois, des commerçants prennent part au mouvement par peur de représailles. "J'ai peur qu'on vienne brûler ma boutique. Ne pas ouvrir ne veut pas forcément dire qu'on soutient cela, mais il y a un danger, une incertitude sur notre activité.", confie un commerçant.
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