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Gambie. Des partisans de l’excision déposent une plainte pour dépénaliser sa pratique : "Ceux qui veulent la pratiquer devraient y être autorisés"

Actus. En Gambie, où l’excision est interdite depuis 2015, la Cour suprême a annoncé jeudi 18 décembre avoir commencé l’étude d’une plainte pour sa dépénalisation. La parlement gambien avait déjà rejeté en juillet 2024 une proposition de loi présentée par le député Almameh Gibba pour la levée de l’interdiction.

Gambie. Des partisans de l’excision déposent une plainte pour dépénaliser sa pratique : "Ceux qui veulent la pratiquer devraient y être autorisés"
La Cour suprême gambienne a annoncé avoir ouvert une audience pour étudier une plainte pour la dépénalisation de l'excision, illégale dans le pays depuis 2015 - Illustration - Aerra Carnicom (Wikimedia Commons)

Dix ans après l’interdiction de l’excision en Gambie, une nouvelle plainte déposée pour sa dépénalisation est étudiée par la Cour suprême. L’institution a annoncé jeudi 18 décembre avoir commencé à l’étudier cette semaine. En 2024, le parlement gambien avait déjà rejeté une proposition de loi déposée par le député Almameh Gibba pour la légalisation de la pratique dans le pays. Cette nouvelle affaire intervient quatre mois après l'inculpation de trois femmes dans un cas d'excision clandestine ayant entraîné la mort d'un nourrisson mi-août.

Les plaignants arguent le maintien de la tradition

La Gambie est le pays où les mutilations génitales féminines (MGF) sont les plus pratiquées : 73% des femmes et des filles de 15 à 49 ans ont subi cette pratique, selon les chiffres du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) pour 2024. Mi-avril, Almameh Gibba, le député à l’origine de la plainte déposée en 2024, accompagné par deux femmes activistes et associations religieuses ont de nouveau déposé une plainte devant la Cour suprême pour l'annulation de l'interdiction, arguant le respect de la tradition.

Première audition de témoins

Lors de l’audience de mercredi 17 décembre a été entendu le premier témoin, Adama Okete, l'avocat de l’État. "La décision du Parlement de protéger les femmes et les enfants doit être respectée", a-t-il déclaré, ajoutant que les MGF ne sont pas compatibles avec les droits humains modernes, ceci d'autant plus en l'absence de "consentement des victimes". Un des plaignants dans l’affaire, l’imam Abdoulie Fatty, a affirmé que l’excision était différente des MGF, et qu’elle était approuvée par l’islam, religion majoritaire dans le pays. "Ceux qui veulent la pratiquer devraient y être autorisés", a-t-il argué devant le tribunal. Les MGF incluent l’excision, ablation partielle ou totale du clitoris, ou plus largement des organes génitaux externes, et tout autre blessure des organes génitaux. Les victimes sont pour la plupart des fillettes ou pré-adolescentes.Ces pratiques engendrent traumatismes, et conséquences sur la sexualité future des femmes, mais également plusieurs risques graves : infections, saignements, et plus tard stérilité et complications lors de l'accouchement ou après.

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