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Massacre du 28 septembre 2009 en Guinée : un nouveau procès s’ouvre pour sept accusés

Actus. Seize ans après le massacre du stade de Conakry, la justice guinéenne poursuit son travail. Un second procès visant sept personnes accusées d’avoir participé aux exactions de 2009 s’est ouvert, jeudi 18 décembre, dans la capitale, dans un contexte toujours sensible pour les victimes.

Massacre du 28 septembre 2009 en Guinée : un nouveau procès s’ouvre pour sept accusés
Un premier procès avait eu lieu en septembre 2022, au centre, Moussa Dadis Camara - Wikimedia commons

Un second volet judiciaire après un procès historique 

Un nouveau procès lié au massacre du 28 septembre 2009 s’est ouvert jeudi matin devant un tribunal de Conakry. Sept personnes sont poursuivies pour leur participation présumée aux violences commises lors de la répression sanglante d’un rassemblement de l’opposition dans un stade de la capitale guinéenne. 
Cette audience marque la poursuite du processus judiciaire entamé avec un premier procès historique, achevé après près de deux ans de débats. À l’issue de celui-ci, l’ancien dirigeant, Moussa Dadis Camara, avait été condamné à 20 ans de prison pour crimes contre l’humanité, avant d’être gracié fin mars par le chef du régime militaire, le général Mamadi Doumbouya. Sept autres accusés avaient également écopé de lourdes peines, allant jusqu’à la réclusion à perpétuité. 

A lire aussi : Guinée. Plus de 15 ans après, les victimes du massacre de Conakry commencent à être indemnisées

 

Des accusés présents et des fugitifs 
  

Parmi les sept nouveaux prévenus jugés dans ce second procès, trois sont actuellement en fuite : le colonel Gono Sangaré, Jacques Maomy et Blaise Kpoghomou. Les autres accusés — Jean-Louis Kpoghomou, Georges Oulémou Thomas Touaro et le colonel Bienvenu Lamah — étaient présents à l’ouverture des audiences. 
Le colonel Lamah, officier de gendarmerie incarcéré depuis novembre 2022, est poursuivi pour de multiples chefs d’accusation présumés, dont abus d’autorité, meurtre, viol et torture. Les autres prévenus sont accusés notamment de complicité de meurtre, d’assassinat, de viol, d’enlèvement et de séquestration. 
Tous sont arrivés au tribunal sous une importante escorte des forces de l’ordre, signe de la sensibilité persistante de ce dossier dans l’opinion publique guinéenne.

L’un des épisodes les plus sombres de l’histoire guinéenne 

Le 28 septembre 2009, la répression d’un rassemblement de l’opposition avait fait au moins 156 morts, selon une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU. Les victimes avaient été tuées par balle, à l’arme blanche ou à la baïonnette, et des centaines de personnes avaient été blessées. 
 Le rapport onusien fait également état d’au moins 109 femmes violées, certaines séquestrées durant plusieurs semaines et réduites en esclavage sexuel. Les exactions avaient continué plusieurs jours après les événements, notamment contre des détenus torturés, faisant de ce massacre l’un des chapitres les plus tragiques de l’histoire contemporaine de la Guinée. Les chiffres réels des victimes pourraient être encore plus élevés. 

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