Guinée : indignation après l’enlèvement des enfants du chanteur Elie Kamano

L’annonce a mis le feu aux poudres. Dimanche 16 novembre, le chanteur guinéen Elie Kamano, en exil et farouche critique de la junte, a révélé l’enlèvement nocturne de deux de ses enfants, de son neveu et de son frère, gendarme.

Selon lui, des hommes encagoulés ont fait irruption dans sa maison de Conakry durant la nuit de samedi à dimanche.
Caméra à la main, l’artiste accuse directement le chef de la junte, Mamadi Doumbouya : « Ramène mes enfants, ils n’ont rien à voir avec ma lutte. »

Indignation politique et silence des autorités

Les autorités guinéennes, sollicitées lundi, n’ont pas réagi. Mais les condamnations se multiplient. L’opposant Cellou Dalein Diallo dénonce une stratégie ciblant les familles des voix critiques. Les Forces vives de Guinée exigent la libération immédiate des personnes enlevées.

Ces disparitions interviennent dans un climat marqué par de multiples cas similaires. Fin septembre, le père d’un journaliste critique du régime avait déjà été enlevé.

Une inquiétante série de disparitions

Depuis 2021, la junte militaire a resserré son contrôle, sur fond d’arrestations arbitraires et de disparitions forcées. Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, avait signalé fin septembre au moins dix personnes portées disparues après leur arrestation par les forces de sécurité.

Dans l’affaire Kamano, le mystère demeure : aucune information n’a filtré sur le sort des quatre disparus, ni sur leurs ravisseurs.